Les Mystérieuses Cités d'Or
LA QUETE DES ORIGINES
Ceci
est une fiction inspirée par l'histoire et les personnages de Jean
Chalopin et Bernard Deyriès.
L'histoire compte 30 épisodes. Je l'ai écrite entre octobre 2000 et
août 2005 donc bien avant la sortie
de la suite officielle. La mienne est plus particulièrement destinée
aux fans plus âgés de la série et
commence après la saison 1.
EPISODE 1
Titre: « Un nouveau départ »
Prologue: "Après un long périple à travers l'Amérique du Sud,
Esteban, Zia, et
Tao ont fini par découvrir la première cité d'or. Les voilà repartis
à la recherche
des six autres dispersées à travers le monde. Peut-être que les
nombreuses
questions sur l'origine de ces cités et les mystères qui entourent
les médaillons
seront enfin percés à jour. Quels nouveaux secrets leur seront
révélés ? Ce
n'était que le commencement…".
Barcelone, début de l'année 1533
Une caravelle arrive lentement dans le port. Plusieurs marins lancent
les amarres
à d'autres déjà à terre. Un homme se trouve à l'avant du navire. Il
s'agit du
capitaine Juan de Vaca. Il a une certaine prestance.
Un matelot arrive à ses côtés.
MATELOT
Capitaine?
Le capitaine se tourne en direction de son subalterne.
MATELOT
Quand avez-vous décidé de repartir?
De Vaca sourit.
CAPITAINE DE VACA
Laisse-moi profiter de notre arrivée avant de me
parler de départ.
Il marche en direction du marin.
CAPITAINE DE VACA
Dans deux ou trois jours, j'ai hâte de rejoindre
Pizarro.
Le capitaine se dirige vers l'arrière du navire et pénètre dans sa
cabine qui a un
accès direct au pont. Il s'arrête devant un petit secrétaire qui se
trouve au fond
de la pièce. Posé sur celui-ci, il saisit l'un des médaillons du soleil
, incomplet.
Il le regarde un instant et le glisse dans la poche de son manteau et
ressort de la
pièce.
Il pleut sur cette belle ville. Dans la petite auberge où tout a
commencé. Un
groupe de quatre marins entre dans l'auberge. Ils prennent place et
commandent
du vin. Leur table se trouve près du bar où est accoudé un homme bien
habillé
que l'on ne voit que de dos. Les quatre hommes discutent :
MARIN 1
Je suis bien content d'être enfin rentré !
MARIN 2
À qui le dis-tu ! Je ne crois pas que je repartirai
pour le nouveau monde.
MARIN 1
Ouais, vaut mieux ne pas y traîner en ce moment. Il
y a trop de convoitise, j'ai pas envie de me
retrouver criblé de balles.
MARIN 3
J' t'aurais bien vu gouverneur pourtant.
MARIN 1
Je laisse ça aux conquistadores. Qu'ils s'entretuent
!
MARIN 3
Arrêtez les gars, nous savons tous que nous
serons du voyage dans 3 jours.
L'homme au bar tourne la tête vers les quatre marins. On peut
reconnaître
Pedro, mais il s'est laissé pousser la barbe. Ça ne lui va pas du tout.
Il a
abandonné ses habits de marin pour ceux d'un aristocrate. Son fidèle
compagnon, Sancho, ne l'accompagne pas. Pedro pose quelques pièces sur
le
bar et sort de l'auberge.
Juan de Vaca marche d'un pas vif dans le centre de Barcelone. Il pénètre
dans
une vieille bâtisse au mur orange. On le retrouve devant une lourde
porte en
bois. Il fait tinter la cloche qui sert de sonnette et quelques secondes
plus tard un
homme vient ouvrir. Il n'est pas de très grande taille et a quelques
kilos en trop.
Ses longs cheveux gris lui touche les épaules. Il porte une grosse
moustache
encore entièrement noire. Son visage s'éclair lorsqu'il découvre Juan.
Il lui sert
chaleureusement la main.
L'AMIRAL
Juan, quelle bonne surprise !
CAPITAINE DE VACA
Après demain, Amiral, tu pars avec moi pour le
Pérou.
L'Amiral rit à gorge déployée.
CAPITAINE DE VACA
Personne ne me fera repartir, même pas mon
meilleur ami, allez, entre Juan.
Juan rejoint l'Amiral dans l'appartement.
Pedro se trouve devant l'auberge. Il attend visiblement quelqu'un, il
trépigne.
Sancho arrive en courant vers celui-ci. Il n'a pas vraiment changé. Son
apparence est juste plus soignée. Il bégaie toujours autant.
SANCHO
Excu-cuse-moi Pe-Pe-dro.
On les retrouve dans l'auberge, assis au bar. Ils commandent à boire
PEDRO
Que fait Mendoza ces temps-ci ?
SANCHO
Je crois qu'il pré-prépare un un nouveau dé-dé-
départ.
PEDRO
Il retourne au nouveau monde ?
SANCHO
Non… je ne ne sais pas.
PEDRO
De toute façon, il n'a jamais tenu en place, tu te
souviens quand on l'a rencontré à Venise ?
SANCHO
Oh oui, je crois bien bien que c'est la la seule fois
où il a eu vrai-vraiment besoin de no-notre aide.
Ils rient. Pedro jette un regard vers la fenêtre. La pluie a
laissé la place au soleil.
PEDRO
Et si nous allions faire un tour sur le port ? Peut
être que nous y verrions Mendoza.
Ils se lèvent et quittent l'auberge.
Juan de Vaca et l'Amiral se trouvent dans une pièce plongée dans la
pénombre,
seule une lampe à l'huile de style égyptien les éclaire. Ils sont assis
dans de
confortables fauteuils un verre fumant à la main. L'Amiral est
visiblement un
amateur de livres, de nombreux sont posés en tas sur le sol n'ayant pu
trouver
place dans les quatre grandes bibliothèque qui recouvrent chaque mur.
Juan
saisit le médaillon du Soleil de la poche de son manteau et le présente
à
l'Amiral. Celui-ci le saisit en lançant un regard interrogateur en
direction de son
ami.
L'AMIRAL
Qu'est-ce que c'est ?
JUAN DE VACA
Je comptais sur toi pour me le dire.
L'AMIRAL
Je n'ai jamais vu un tel objet.
JUAN DE VACA
C'est inca ?
L'Amiral inspecte le collier de plus près.
L'AMIRAL
Ces caractères me disent le contraire, où l'as-tu
trouvé ?
JUAN DE VACA
Sur un prisonnier qui est recherché par Pizarro.
L'Amiral rit jaune.
L'AMIRAL
Si Pizarro s'y
intéresse, il y a forcément de l'or là derrière.
JUAN DE VACA
C'est possible.
L'AMIRAL
Je pourrais voir le prisonnier ?
JUAN DE VACA
Bien entendu, tu parviendras peut-être à en obtenir
quelque chose.
Pedro et Sancho marchent dans le port de Barcelone. Beaucoup de bateaux
sont en cale sèche.
PEDRO
Mendoza est un aventurier…
SANCHO
…Pedro, re-re-regarde !
Sancho pointe du doigt une caraque. On voit Mendoza appuyé au
bastingage. Il
regarde l'océan, habillé comme autrefois. Sa cape vole au vent.
Sancho et
Pedro montent à bord d bateau et rejoignent Mendoza sur le pont.
PEDRO
Mendoza ?
Mendoza se retourne.
MENDOZA
Sancho ! Pedro !
SANCHO
Salut Men-do-do-za.
PEDRO
Ca fait longtemps.
MENDOZA
En effet, j'avais des choses à régler.
SANCHO
On m'a dit que tu pro-projetais de repa-partir ?
MENDOZA
Oui, je viens d'acquérir cette caravelle.
PEDRO
Très beau bâtiment !
MENDOZA
Oui, il ne me manque plus que les marins...plus
que deux justement...
Mendoza sourit en les regardant. En arrière plan, on voit Juan de Vaca
et l'Amiral
qui rejoignent le port, ils se dirigent dans leur direction.
PEDRO
On est prêt à partir quand tu veux, Mendoza.
SANCHO
Qu-quand tu-tu veux.
MENDOZA
Mes fidèles compagnons ! Venez, allons fêter ça !
Mendoza invite ses compagnons à descendre du navire. Ils se mettent en
route
et marchent le long de la rade. Juan de Vaca et l'Amiral arrivent en
face d'eux.
L'Amiral inspecte discrètement le pendentif du soleil. Les cinq hommes
se
croisent sans que Mendoza, Pedro ou Sancho ne remarquent le médaillon.
Les
trois amis terminent leur balade à la taverne du port. Malgré
l'affluence en cette
fin d'après midi, ils trouvent une table de libre.
PEDRO
Et où comptes-tu aller, cette fois-ci ?
MENDOZA
En Grèce.
Plusieurs marins discutent bruyamment à la table d'à coté.
MARIN 2
Elle ne devait pas les mener à l'Eldorado ?
Mendoza, happé par le mot "Eldorado", les écoutes d'une oreille .
MARIN 3
Bah oui, c'est ce qui se disait.
Sancho continue à questionner Mendoza sur leur futur destination.
SANCHO
Pou-pourquoi la Grè-Grè-Grèce ?
MARIN 1
Moi je dis juste, tout ce que je sais, c'est qu'ils l'ont
ramenée la jeune inca.
Mendoza se lève et s'adresse aux trois marins.
MENDOZA
De quelle inca parlez-vous ?
L'un des hommes d'équipage lui répond avec animosité :
MARIN 3
En quoi ça t' regarde ?
Le marin 2 lui fait un coup de coude.
MARIN 2
Hé tu sais à qui tu parles ? Vous êtes Mendoza,
n'est-ce pas ?
Mendoza se contente de répondre d'un hochement de tête.
MARIN 1
Vous devriez être au courant, à l'époque vous étiez
sur le bateau qui la reconduite au Pérou.
MENDOZA
Vous dites qu'elle de retour à Barcelone ?
MARIN 1
Non, j'ai entendu ça ce matin, mais on n'en sait
rien.
MENDOZA
Sur quel bateau serait-elle arrivée ?
Mendoza, Sancho et Pedro sont de retour port. Ils marchent
inspectant le nom
des bateaux. Mendoza s'arrête.
MENDOZA
Là -bas, le Santa Maria.
L'Amiral et le capitaine de Vaca sont en pleine discussion devant le
navire.
L'Amiral tient toujours le médaillon dans sa main, il le donne au
capitaine.
Mendoza et ses compagnons s'approchent des deux hommes mais restent
encore à une bonne distance.
PEDRO
Mendoza, regarde, dans sa main, ça serait pas...
MENDOZA
Oui, Pedro, j'en ai bien peur. Restez ici.
Mendoza les rejoint :
MENDOZA
Bonjour, capitaine.
JUAN DE VACA
Qui êtes-vous ?
MENDOZA
On ne se connaît pas. Vous venez d'arriver ?
JUAN DE VACA
Oui, nous avons accosté ce matin.
MENDOZA
Vous veniez du nouveau monde ?
JUAN DE VACA
Oui, mais pourquoi toutes ces questions ?
MENDOZA
J'ai l'intention de me rendre au Pérou, je cherche
un bateau pour m'y emmener.
JUAN DE VACA
Mon équipage est déjà au complet, vous devriez
vous renseigner au Conseil des Indes.
Mendoza tourne les talons, puis s'arrête et se retourne vers eux.
MENDOZA
D'où vient ce médaillon ?
Le capitaine a du mal à cacher sa surprise.
JUAN DE VACA
De quoi parlez-vous ?
MENDOZA
Vous le savez très bien.
JUAN DE VACA
Pas du tout, veuillez nous laisser maintenant.
Mendoza s'éloigne. Le capitaine de Vaca le suit du regard.
JUAN DE VACA
Qui peut bien être cet homme ?
L'AMIRAL
Il s'agit d'Antonio de Mendoza.
JUAN DE VACA
Tu le connais ?
L'AMIRAL
C'était un proche de Magellan et le navigateur du
Victoria. Je le croyais actuellement au Pérou,
d'ailleurs j'ai entendu dire que lui et Pizarro étaient
en froid.
L'Amiral sourit.
L'AMIRAL
Ce qui, à mon sens, est un bon point pour lui…
Mendoza rejoint Sancho et Pedro.
MENDOZA
C'est bien un des médaillons du soleil !
SANCHO
Q-quoi ?
PEDRO
Mais comment est-ce possible ?
MENDOZA
Je me pose la même question. Qu'est-ce qui a bien
pu arriver aux enfants ?
SANCHO
Que que faisons-nous Mendo-do-za ?
MENDOZA
Réservez votre soirée, nous avons un bateau à
inspecter...
Le soir. Trois ombres se déplacent dans le port, elles s'arrêtent devant
la
caravelle Santa-Maria.
Pedro, Sancho et Mendoza montent à bord à l'aide d'une corde. Sancho,
comme
à son habitude, a beaucoup de difficulté à monter le long de la corde.
Pedro
l'aide tant bien que mal. Arrivés sur le pont, ils zigzaguent
entre les marins
endormis et se dirigent vers l'entrée de la soute. Ils descendent
l'échelle après
avoir saisit une lanterne. L'odeur insupportable régnant à l'intérieur
ne semble
pas les affecter le moins du monde. Boudants le coté réservé au
stockage de
nourriture, ils longent de gros tonneaux pouvant contenir du vin ou de
l'eau et
prennent le chemin de la réserve des cordages et des voiles. L'intuition
de
Mendoza était juste, là, ils découvrent Zia endormie et attachée.
Mendoza
s'agenouille devant elle et la réveille.
MENDOZA
Zia, réveille-toi !
Zia ouvre les yeux. Un grand étonnement se lit sur son visage.
ZIA
Mendoza ?!
SANCHO ET PEDRO
Nous aussi on est là !
ZIA
Sancho ! Pedro!
Mendoza détache Zia.
MENDOZA
Vite, il faut y aller !
ZIA
Mais comment saviez-vous que j'étais ici ?
MENDOZA
On en reparlera plus tard.
Ils sortent sur le pont discrètement.
MENDOZA
Allez au bateau avec Zia et déployez les
voiles avec les quatre autres marins qui doivent
nous attendre !
SANCHO
Où vas-tu ?
MENDOZA
Voir si je trouve le médaillon.
Mendoza se dirige vers le château arrière pendant que Pedro, Sancho et
Zia
redescendent le long de la corde. Mendoza arrive devant la cabine du
capitaine.
De la lumière s'échappe par la lucarne. Il se dirige vers celle-ci et
voit le capitaine
assis à un petit bureau. Il remarque que le médaillon est posé sur une
commode
qui se trouve à quelques mètres derrière le bureau. Il est possible
d'aller le
chercher sans être vu. Mendoza ouvre avec précaution la porte de la
cabine et
entre discrètement dans la pièce. Il avance pas à pas et réussit à
mettre la main
sur le médaillon du soleil. Mais en ressortant le plancher grince et le
capitaine se
retourne.
JUAN DE VACA
Quoi ? Encore vous !
Il sort son épée.
MENDOZA
Je ne viens que reprendre ce qui ne vous
appartient pas !
Le capitaine voit le médaillon.
JUAN DE VACA
Rendez-le-moi !
MENDOZA
Compte là-dessus !
Mendoza sort de la cabine poursuivi par le capitaine. Il donne
l'alerte. Mendoza
saute du navire à l'aide d'une corde. Il court jusqu'à sa caraque. Le
soleil est en
train de se lever. Mendoza monte à bord.
MENDOZA
Sancho ! Lève l'ancre! Pedro au gouvernail ! Vite!
Les voiles de la caravelle sont déployées. Le capitaine arrive trop
tard. Il regarde
la caravelle quitter le port.
JUAN DE VACA
Vous ne perdez rien pour attendre…Je livrerai cette
jeune Inca à Pizarro quoi qu'il arrive !
Mendoza et Zia sont sur le pont intérieur. Il lui donne son médaillon.
ZIA
Merci, Mendoza.
MENDOZA
Qui aurait cru que tu me dirais ça un jour.
ZIA
Vous avez changé. Je confiance en toi maintenant,
Mendoza.
Mendoza rit. Il reprend son sérieux.
MENDOZA
Zia ? Que s'est-il passé, où sont Esteban et Tao ?
Zia baisse la tête, l'inquiétude marque le visage de la jeune Inca.
A Suivre dans l'épisode 2