Episode 25

Titre : L’EMPIRE DE L’ALLIANCE

 
 
 
 

Résumé de l’épisode précédent :
Esteban, Zia et Tao sont en route pour l’Empire de l’Alliance avec l’espoir d’en savoir plus sur leur origine. Ils viennent d’assister à la destruction d’une nouvelle cité d’or et rencontrer Manaco qui leur a menti à propos des médaillons qu’il possède et qu’il a gardé avec lui. Sur le Solaris, Jason s’est rendu compte de la disparition de Mendoza, mais il semble avoir cru aux mensonges du Grand Prêtre qui avait évoqué une tentative d’évasion.

----------------

Tao, Esteban et Zia se trouvent sur une mer déchaînée. Une pluie diluvienne s’abat sur eux, le ciel gronde, mais l’invention de Tao résiste et ils progressent. Leurs seuls points de repère sont les faisceaux lumineux qu’ils aperçoivent encore à l’horizon. Soudain, la côte apparaît devant eux. Après une dizaine de coups de pédale, ils atteignent une plage de sable noir et posent le pied à terre, exténués. Ils tirent l’embarcation jusqu’à ce qu’elle soit hors d’atteinte des vagues. La visibilité est mauvaise, néanmoins ils aperçoivent une lumière dans le brouillard.

-Une maison ? (Zia)
-Allons-y !

Ils s’approchent de la maison, mais ne peuvent distinguer complètement son architecture. Ils ne sont plus qu’à quelques mètres, lorsqu’ils voient arriver devant la maison 5 hommes en armure d’or. Zia, Esteban et Tao se cachent rapidement derrière un rocher. Ils les observent.

-Les soldats de l’Empire de l’Alliance…(E)

L’un d’eux frappe violemment à la porte :

-Par ordre de l’Empereur, ouvrez !

La pluie continue de tomber violemment. Personne ne vient répondre. L’un des soldats fait quelques pas en arrière et défonce la porte. Les soldats s’engouffrent rapidement dans la maison. Des cris de femme se font entendre, puis soudain plus que le bruit de la pluie. Les soldats ressortent en transportant quelqu’un sans connaissance enveloppé dans des couvertures. Le calme est revenu. Esteban, Zia et Tao se décident à sortir de leur cachette et se rapprochent avec prudence de la maison. Ils chuchotent.

-Allons nous mettre à l’abri. (T)
-Tu crois que c’est raisonnable. ? (Z)

Tao sourit.

-J’en sais rien, mais j’en ai vraiment marre de cette pluie.

Ils arrivent devant la maison. Celle-ci, est construite en pierre volcanique taillée noire avec des reflets rouges et jaunes. Elle est assez grande et doit compter deux ou trois pièces. Ils découvrent aussi que les fenêtres ont des carreaux en verre. Tao pénètre en premier dans la maison. Ils arrivent dans une pièce qui sert de hall d’entrée. Ils découvrent plusieurs paires de chaussures, principalement des sandales. Ils passent une porte et voient une grande pièce complètement mise à sac.

-Qui pouvait être cette femme… ? (Z)

Ils avancent au milieu des meubles renversés. Soudain quelque chose retient l’attention de Tao, la surprise marque son visage. Il se baisse pour ramasser un cadre qui contient une photographie.

-Esteban, Zia, venez voir…(T)

Zia et Esteban se tournent vers Tao qui semble déstabilisé.

-Que se passe-t-il, Tao ?
-Regardez.

Il montre à Zia et Esteban la photographie qui est une image en noir et blanc très granuleuse. Il y a cinq personnes qui posent devant une fontaine, l’arrière-plan est flou. On peut y reconnaître le Grand Prêtre de Flores plus jeune de 15 ans, à côté de lui, une femme de type amérindien, son visage dégage beaucoup de douceur, elle porte autour du cou un médaillon du soleil. Trois autres individus les accompagnent : un homme blanc, aux yeux noirs profonds et aux longs cheveux noirs. Lui aussi porte un médaillon. Dans le deuxième, les enfants reconnaissent celui qu’ils avaient vu dans le sous-marin, Kardiphôs, puis enfin le dernier, un métis portant une barbe noire très courte. Il est magnifiquement habillé et semble être un homme calme et réfléchi. Avant de s’intéresser au contenu de l’image, ils sont intrigués par son origine.

-Ce n’est pas une peinture…ou un dessin. (E)
-Ils ont trouvé un moyen de capturer le temps. (T)
-Regardez, c’est Kardiphôs ! Plus jeune.... (Z)
-Et si c’était ta mère et mon père, Zia ? (E)

Esteban montre les deux personnages portant les médaillons. Zia fixe la femme.

-Ma mère…(Z)
-De longs cheveux noirs et raides, Esteban, ta déduction au sujet de ton père et le gardien de la cité d’or est peut-être juste. (T)
-Je le crains. (E)

Esteban tourne la tête en direction de Zia. Il sourit.

-Zia, tu ressembles à ta mère.

Des larmes coulent sur les joues de la jeune fille. Elle tombe dans les bras d’Esteban.

-Je suis si heureuse de découvrir ce visage. (Z)

Tao marche en direction de la fenêtre. Il regarde à l’extérieur. Il pleut toujours autant.

-Zia, j’ai bien peur que ce soit ta mère que les gardes ont enlevée à l’instant. (T)
-Je le craignais aussi. (Z)
-La question est de savoir pourquoi. (E)
-Demain, nous devons trouver l’Empereur. (T)

Le lendemain à l’aube. Esteban, Zia et Tao sortent de la maison. Le ciel est toujours aussi sombre et la pluie violente. La visibilité est très restreinte. Ils décident de suivre un chemin pavé qu’ont emprunté les soldats pour quitter les lieux. Plus ils s’enfoncent dans l’île, plus ils découvrent les dégâts causés par la pluie. Visiblement celle-ci tombe depuis plusieurs mois. Il y a des aménagements, des canaux et des aqueducs, afin de faciliter son écoulement. Ils marchent pendant une dizaine de kilomètres sans croiser âmes qui vivent. Soudain, trois maisons apparaissent, puis cinq, un village. L’architecture des maisons n’a rien à voir avec celle où ils ont trouvé la photographie. Celle-ci mélange harmonieusement le style précolombien et gréco-romain. Des colonnes de style corinthien agrémentées de sculptures d’oiseaux et de divinités locales au sommet, entourent chaque bâtisse. Celles-ci sont d’une blancheur éclatante, ce qui contraste avec les murs massifs des bâtisses construites avec de grosses pierres grises harmonieusement agencées comme dans les maisons incas. Les fenêtres ont une forme de trapèze, elles possèdent des vitres montées sur des rainures d’or. Et enfin le toit semble recouvert de panneaux semblables à ceux qui se trouvent sur la voile du Solaris.
Ils s’approchent du village. Les rues sont désertes, mais de la lumière s’échappe de la plupart des maisons. Ils se dirigent vers la plus imposante qui se trouve au centre du village afin d’obtenir des renseignements. Ils toquent à la porte. Personne ne répond. Zia, Esteban et Tao entendent des voix se rapprocher. Ils cherchent leur provenance et voient arriver cinq hommes en armure d’or, probablement les mêmes que l’autre soir. Esteban veut aller à leur rencontre, mais quelqu’un pose une main sur son épaule pour l’arrêter. Il sursaute. Les enfants se retournent et découvrent une jeune femme, métisse, d’une vingtaine d’années. Ses cheveux noirs sont noués en tresse. Elle porte de grandes boucles d’oreilles en or qui lui déforment les lobes. Un tatouage, représentant une fleur, couvre son front et descend jusqu’au bas de son nez. Elle sourit et leur fait signe de la suivre discrètement. Les soldats en armure défoncent une première porte. Les enfants entendent des cris qui s’estompent de plus en plus qu’ils s’éloignent du village. La jeune femme rejoint deux hommes. Le premier est de petite taille, plutôt rondouillard, il porte de très longs cheveux noirs qui touche le sol. Il s’agit aussi d’un métis, l’autre est d’une pâleur maladive, ses yeux sont très noirs de même que ces cheveux coiffés en brosse. Ils lancent un regard amical en direction des enfants.

-Orane, qui sont ces gosses ?
-Thanos avait raison ! Ils utilisent la force ! (O)
-Il faut vite aller le prévenir !

Les deux hommes se mettent en route, suivis par Orane. Elle s’arrête quelques mètres plus loin et se tournent vers Zia, Esteban et Tao, laissant apparaître son joli sourire.

-Venez avec nous, nous vous protégerons.

Les trois enfants se regardent, puis se décident à suivre Orane sans poser de questions. Ils sont perdus dans la brume et avancent en aveugle. Ils suivent la silhouette d’Orane en se protégeant de la pluie. Celle-ci s’arrête au pied d’une colline. Esteban la questionne en la rejoignant.

-Où allons-nous ?
-Dans notre repaire. C’est par ici, j’espère que vous savez nager.

Elle montre l’entrée d’un tunnel très étroit creusé dans la colline.

-Suivez-moi !

Elle se met à plat ventre et ouvre la voie suivie d’Esteban, Zia et Tao. Le tunnel se rétrécit de plus en plus, c’est à se demander comment l’homme aux longs cheveux a pu y passer. L’eau inquiète Zia, et si elle envahissait tout le tunnel ? D’autant plus que la fin de celui-ci se fait attendre et qu’une odeur d’égout devient de plus en plus insupportable. Finalement la sortie apparaît. Ils arrivent dans une grande pièce souterraine construite avec de grandes pierres. Ils se trouvent sur une passerelle qui mène à une échelle qui descend dans un puit bien sombre d’où émane un bruit de fort écoulement. Les deux hommes sont déjà en train de la descendre. Orane se tourne vers Esteban, Zia et Tao.

-Surtout, suivez-nous bien, les égouts de la Capitale sont un vrai labyrinthe !

Elle s’engage sur l’échelle. Esteban s’adresse à ses deux compagnons.

-On ferait peut-être mieux de rebrousser chemin ? (E)
-Peut-être, nous savons rien sur eux. (T)
-Non, j’ai le pressentiment que nous devons suivre cette fille. (Z)

Surpris, Tao et Esteban tournent la tête vers Zia qui se dirige vers l’échelle. Elle sourit.

-Venez, il ne faut pas la perdre de vue. (Z)

Ils s’exécutent. L’échelle doit bien faire une cinquantaine de mètres. Ils arrivent dans un nouveau tunnel. A l’origine, il devait y avoir un canal avec un chemin à gauche, mais l’eau est tellement montée, que quand Zia pose le pied sur le chemin elle a de l’eau jusqu’au cou. Le courant est très fort, heureusement une corde, qui longe la paroi permet de se tenir. Ils avancent dans ce tunnel jusqu’à arriver à un croisement. Ils voient qu’Orane a emprunté celui de droite où le courant est plus faible. Ils arrivent à un nouveau croisement entre quatre tunnels, mais ils ne voient plus Orane, et ignorent lequel emprunter.

-On a un problème… (T)

Une voix les interpelle.

-C’est par ici !

Orane a fait demi-tour pour leur indiquer la route. Ils poussent un soupir de soulagement et s’engagent dans ce nouveau tunnel. L’atmosphère est irrespirable. Plus ils avancent, plus l’eau envahit le tunnel jusqu’à toucher le plafond. Ils doivent plonger afin de poursuivre leur chemin sans savoir quand ils pourront respirer à nouveau. La visibilité est très réduite, mais très courageusement, ils progressent. Enfin la fin du tunnel apparaît. Ils peuvent respirer. Orane les attend, accroupie au bord de l’eau. Elle exprime un visage rassurant.

-Le plus dur est passé.

Ils montent sur la terre ferme et se dirigent vers une échelle qui conduit vers la sortie des égouts. Arrivés en haut de l’échelle, ils se trouvent maintenant dans pièce très éclairée. Pas très grande, un bruit d’eau qui coule se fait constamment entendre. Le chauve regarde par un petit orifice qui donne sur l’extérieur.

-Le cortège a déjà commencé…

Le rondouillard peste.

-Il va falloir prendre la passerelle.
-On a pas le choix, Gimno, on peut pas se permettre d’attendre. (Orane)

Le chauve se dirige vers une porte faisant la hauteur d’une demi-porte. Il s’accroupit et l’ouvre avec prudence. Il glisse sa tête vers l’extérieur. La pluie tombe toujours violemment.

-La voie est libre !

Il sort, suivi par les autres et par Esteban, Zia et Tao qui découvrent qu’ils étaient à l’intérieur d’une fontaine. Ils ont peu de temps pour regarder autour d’eux, Orane les pressant de la suivre. Ils traversent une grande place composée d’une cinquantaine de fontaines bien agencées, mais toutes coupées. Des canaux bordés de palmiers les relient. Sur cette place, à cause de la pluie, l’eau leur arrive aux genoux. Ils découvrent l’architecture de la capitale de l’Empire. La plupart des bâtiments font cinq étages, mais certains peuvent en atteindre dix. Beaucoup d’entres eux sont reliés par des passerelles, bordées de colonnades surmontées d’une voûte de plantes grimpantes. Ils sont construits ou recouverts d’un métal de couleur laiteuse. Les toits sont extrêmement pentus et sont recouverts de panneaux solaires. Un système d’écoulement permet d’évacuer l’eau de pluie sans qu’elle tombe dans les rues. Les fenêtres, composées de carreaux, sont entourées de cadres en or. Tous ces immeubles ont des escaliers extérieurs, seul moyen d’atteindre les étages supérieurs. Ils entendent de la musique, des cuivres et des tambours. Ils empruntent justement l’un des escaliers le long d’un immeuble de 4 étages. Arrivés au quatrième étage, ils pénètrent dans une galerie qui traverse l’immeuble pour arriver à une passerelle délabrée qui surplombe une large rue où passe un cortége. Beaucoup de citadins sont groupés de chaque côté, beaucoup de soldats portant des armures en cuivre veillent à la sécurité. Le cortège est précédé par des musiciens qui jouent une musique victorieuse avec enthousiasme. Ils sont suivis par une centaine d’hommes en armure d’or. Les enfants regardent ce cortège avec étonnement.

-Qu’est-ce qu’ils fêtent ? (T)

Etonnée, Orane tourne la tête vers Tao.

-Comment pouvez-vous ne pas être au courant ?
-Nous venons d’arriver à l’Empire de l’Alliance. (E)
-Venez d’arriver ? Je pensais que vous étiez des habitants du village…(O)
-On aura tout le temps d’en parler après, il faut continuer. (Le chauve)
-Oui, mais pour répondre à votre question, nous célébrons, comme chaque année, le jour de l’alliance pour la paix entre Mû et l’Atlantide.

Le chauve crache sur le sol en regardant une sorte de véhicule qui se profile au bout de la rue.

-Comment l’Empereur ose-t-il encore y participer…

Il serre les poings. Orane lui prend le bras pour le calmer. Elle sourit.

-Continuons, Tikal.

Tikal se tourne vers Esteban, Zia et Tao.

-Faîtes très attention, cette passerelle est très glissante, tomber vous serait fatal, même si vous sortiez indemne de la chute. (Tikal)

Gimno s’adresse spécialement à Esteban.

-Surtout pour toi…

Esteban ne cherche pas à en savoir plus. Il regarde avec inquiétude la passerelle qui est en piteux état. Il voit s’engager Tikal, Orane et Gimno. Ils doivent se mettre à plat ventre afin de ne pas perdre l’équilibre tant la surface où ils doivent passer est étroite. Zia ressent la peur d’Esteban.

-Ton vertige Esteban, tu crois que ça va aller ?

Esteban acquiesce de la tête. Orane et ses deux compagnons parviennent bientôt à la moitié du chemin. Cette passerelle fait bien une vingtaine de mètres. Tao s’y engage le premier, suivi par Zia, puis Esteban. Le cortège continue à avancer. Une autre formation de musiciens passe sous la passerelle. Esteban avance prudemment, il fait bien attention de ne pas regarder en bas. La pluie battante gêne beaucoup leur progression. Tao et Zia arrivent de l’autre côté, ils voient que la progression d’Esteban, malgré son courage, est très pénible.

-Courage, Esteban ! (Z)

Esteban continue. Mais soudain son genou glisse et il se retrouve suspendu au-dessus du vide.

-Esteban ! (Z /T)

Gimno s’adresse à Orane et Tikal.

-Partons, vite, il va nous faire repérer !

Tao veut aller aider Esteban, mais Tikal le retient

-Laissez-moi y aller ! (Tao)
-Non, j’y vais. (Tikal)

Zia et Tao posent un regard étonné sur Tikal qui affiche un visage déterminé.

-Tikal, c’est trop dangereux ! (Gimno)

Tikal se lance sur la passerelle et répond simplement :

-C’est nous qui l’avons amené ici.

Esteban n’arrive pas à remonter, la pluie rend la plateforme glissante, il a de plus en plus de mal à se retenir. Tikal se rapproche. Il n’est plus qu’à un mètre lorsqu’Esteban lâche prise et tombe dans le vide. Il atterrit plusieurs mètres plus bas sur le véhicule que Tikal regardait avec dégoût. Il s’agit d’une sorte de carrosse richement orné, il est protégé de la pluie par une sorte de tenture rouge. Ce carrosse visiblement ancien est construit en bois. Il est tiré par trois autruches et il est encadré par une cinquantaine d’hommes en armure d’or. Esteban tombe dans la tenture, ce qui lui sauve la vie, mais celle-ci se fend et il tombe sur le toit du carrosse qui, visiblement bien friable, cède lui aussi. Il tombe sur un tas de coussins et se trouve en face d’un homme richement habillé. La surprise marque son visage. Les soldats qui se trouvent autour du carrosse lèvent la tête et découvrent Tikal sur la passerelle. Un homme, dont le visage est masqué par son casque, différent de celui des autres soldats, prends le commandement. Seuls ses yeux bleus foncés apparaissent. Il porte une longue cape.

-C’est Tikal !

Ils sortent leur arme, sorte de pistolet à 5 canons. Ils tirent en direction de Tikal des projectiles qui dégagent une lumière bleue. A l’intérieur du carrosse, Esteban reconnaît, même si celui-ci a vieilli, l’amérindien qui se trouvait sur la photographie. Sa courte barbe est maintenant complètement grise. Après la surprise, celui semble extrêmement calme. Un sourire apparaît sur son visage.

-Tu es envoyé du ciel, mon garçon ?

A l’extérieur, le chef continue à donner ses ordres.

-20 hommes sur cet immeuble, 9 sur l’autre !

Les soldats se dispersent. Le chef se dirige rapidement vers le carrosse et ouvre la porte.

-Majesté ! Tout va bien ?

Le chef tourne la tête vers Esteban.

-Ils enrôlent même des enfants !
-Qui ?
-Thanos ! Tikal est ici !

Tikal, sous les projectiles, essaie de rejoindre l’immeuble. Les 20 soldats arrivent au bas des escaliers extérieurs et les empruntent à vive allure. Il ne leur faudra pas beaucoup de temps pour rejoindre Zia, Tao, Orane et Gimno. Tikal est touché à la jambe. Il pousse un cri de douleur.

-On va être cerné, tout ça à cause de ce gamin ! (G)

Orane semble plus préoccupée par le sort de Tikal. Elle se baisse sur la passerelle afin de saisir le bras de Tikal pour le tirer vers elle, mais Tikal ramène son bras vers lui. Il sourit.

-Avec moi, vous avez aucune chance…
-Tikal, ne fais pas ça, donne-moi ta main ! (Orane)
-Fuyez.

Gimno saisit Orane et la relève.

-Il faut partir ! (G)

Dans le carrosse. Le chef sort de force Esteban qui essayait de questionner l’empereur.

-Attendez ! (E)
-Tais-toi ! (Le chef)

Celui-ci s’adresse à l’Empereur.

-Que faisons-nous de lui ?

L’empereur répond sans hésitation.

-Laisse-le partir, Eryx
-Bien Majesté !

Eryx referme la porte du carrosse. Et confie Esteban à un soldat.

-Souviens toi de la clémence de l’empereur. (Eryx)

Le soldat le conduit hors du périmètre du cortège. Sur l’immeuble, Gimno, Orane, Zia et Tao descendent rapidement les escaliers qui se trouvent de l’autre côté du bâtiment. Ils voient arriver, un étage au-dessous, les vingt soldats en armure. Ils s’arrêtent et remontent, mais des soldats arrivent aussi par en haut.

-Cernés ! (G)

Ils tentent de rejoindre une porte qui se trouve à leur étage, mais celle-ci, en bronze, est verrouillée. Orane voit une fenêtre accessible. Elle brise les carreaux et se faufile à l’intérieur.

-Par ici !

Elle est suivie par Gimno, Zia et Tao. Ils trouvent une pièce complètement vide,un appartement inoccupé. Ils traversent plusieurs pièces.

Esteban cherche à se rapprocher de l’immeuble où se trouvent ses amis. Il cherche à le contourner. Des soldats courent dans tous les sens. Soudain, Esteban aperçoit Jason plusieurs mètres devant lui. Il s’arrête.

-Lui ici ?

Jason semble complètement déprimé. Il marche mollement, la tête baissée, le long de la rue. Esteban accélère le pas pour le rattraper, mais il le perd dans la foule et renonce. En retournant sur ses pas, Esteban découvrent quelque chose qui retient son attention.

Les soldats arrivent à l’étage où se trouvent Orane, Gimno, Zia et Tao. Certains tentent de défoncer la porte, d’autres se dirigent vers la fenêtre. Dans l’appartement, les solutions ne sont pas légion.

-Je crois qu’on aurait pas dû venir ici, c’était une mauvaise idée ! (G)

Orane ne répond rien. Tao lance un regard assassin en direction de Gimno, visiblement excédé par ces remarques.

-Vous n’aviez qu’à en trouver une meilleure ! (T)

Gimno se tourne vers Tao.

-Quoi ?

Une voix provenant d’une pièce voisine les interrompt.

-Venez par ici !

C’est la voix de Zia. Ils la rejoignent. Zia montre un arbre qui se trouve derrière une fenêtre. Orane court en direction de la fenêtre :

-Bonne idée !

Elle casse les vitres.

-A toi l’honneur.

Elle aide Zia, puis Tao à atteindre l’arbre. Les soldats déboulent dans la pièce.

-Que personne ne bouge !
-Vas-y Orane, je les retiens ! (Gimno)

Orane ne se fait pas prier, elle saute en direction de l’arbre. Les soldats encerclent Gimno, mais celui-ci garde un sourire satisfait. Il jette une petite boule à terre et une épaisse fumée envahit la pièce. Il arrive à rejoindre l’arbre en riant avant de s’apercevoir que tout l’immeuble est entouré par les soldats de l’Empereur et qu’une dizaine d’entre eux se dirigent en courant vers l’arbre. Il rejoint les autres en bas.

-Il nous faudrait un miracle cette fois-ci. (O)

Soudain, ils voient un véhicule arriver vers eux en zigzaguant. Il s’agit d’un engin motorisé en métal doré qui comporte trois roues. De la taille d’une petite voiture, elle semble être une sorte de machine d’entretien, elle expulse de l’eau dans tous les sens, tout en dégageant l’eau de pluie. Ils découvrent avec surprise qu’Esteban la pilote grâce à deux manivelles. Le chef des soldats, qui accompagne les dix hommes qui se dirigent vers l’arbre, le voit à son tour :

-Encore lui ! (Eryx)

Esteban arrive avant eux auprès d’Orane et les autres qu’il arrose abondamment.

-Montez vite !

Gimno se dirige vers Esteban.

-Laisse-moi conduire !

Il prend la place d’Esteban. Les autres s’accrochent où ils peuvent. Gimno coupe les jets d’eau et part à toute allure au nez et à la barbe des soldats de l’empereur. Gimno pousse un cri de joie. Ils réussissent à s’éloigner rapidement. La pluie est toujours battante et la visibilité réduite. Ils filent à bonne vitesse dans les rues de la cité. Tao et Zia interrogent Esteban.

-Ou as-tu trouvé ça ? (Z)
-Il m’attendait bien sagement. (E)
-A quoi peut servir un tel engin ? (T)
-A l’entretien des fontaines. (G)
-Hé oui, vous êtes ici à la cité des mille fontaines. (O)

Tao regarde avec curiosité cette machine.

-Je me demande bien comment ça fonctionne ?

Suffisamment éloignés, ils laissent leur moyen de locomotion. Ils se trouvent devant un canal traversé par plusieurs petits ponts aux barrières subtilement élaborées. Gimno pousse le véhicule en direction du canal, l’eau est très boueuse.

-Aidez-moi !

L’engin tombe dans le canal et disparaît au fond de l’eau.

-Suivez-nous, nous ne sommes plus très loin. (O)

Ils s’engagent sur l’un des ponts. Tao voit qu’au bout du canal, il y un port qu’il distingue très mal à cause du mauvais temps. Les bâtiments sont tous semblables, toujours très blancs et lumineux. Une belle sobriété. Ils finissent par arriver devant une bâtisse à deux étages. Ils grimpent par les escaliers extérieurs jusqu’au second. Orane frappe cinq fois à la porte en bronze. Celle-ci s’ouvre. Apparaît alors une très vieille femme de petite taille, elle est aveugle. Sa bouche est constamment déformée par un sourire.

-Bienvenue, Orane.
-Doso, nous devons voir Thanos.
-Il s’est absenté, mais ne doit plus tarder. Entrez seulement. Qui t’accompagne, Orane ?
-Moi, Gimno et trois enfants qu’on ramène du village de Cholula. (G)
-Suivez-moi. (D)

Esteban est intrigué par Doso.

-Comment avez-vous su que c’était Orane ?
-Elle est la seule qui toque avec autant de grâce.

Doso rit à gorge déployée. C’est à se demander comment autant de bruit peut sortir d’une aussi fragile personne. Orane sourit, mais son énergie et la joie qui la caractérisaient ont laissé place à une certaine tristesse. Elle pense à son ami Tikal. Doso les conduit dans une pièce aux murs blancs. Des gros coussins rouges se trouvent sur le sol. Il n’y a qu’une porte au fond. Un meuble se trouve dans cette pièce. Une commode en bois peint magnifiquement, de dessins représentant des grands événements historiques de l’Empire. Dessus est posé un vase, encore un, identique à celui-ci de Tao. Zia , Esteban et Tao laissent apparaître leur surprise.

-C’est à notre chef. (O)

Orane s’assied sur l’un des coussins. Gimno est déjà affalé sur trois.

-Il représente notre combat. (O)

Zia, Esteban et Tao prennent place à leur tour bien content de pouvoir se reposer.

-Quel combat ? (Z)
-Se vase date d’une époque où une poignée d’hommes ont cru en la paix et se sont unis malgré leur différence pour fonder l’Empire de l’Alliance. (O)

Doso est postée devant la porte :

-Et aujourd’hui, l’Empereur, par ses actes odieux, veut tout remettre en question, et persécute ceux qui ont du sang d’Atlantes. (D)
-Je suis si déçue d’entendre ça, je pensais trouver un endroit… (Z)

Gimno lui coupe la parole.

-La discorde est dans le foie des hommes. (G)
-Je te désapprouve Gimno, je pense comme Thanos, je suis convaincue…

Elle secoue la tête de dépit.

-Enfin ça sert à rien qu’on en rediscute. (O)

Gimno soupire.

-De toute façon, tu le suivrais chez Hades s’il te le demandait. (G)

Orane se redresse de colère.

-Lui aurait tout fait pour sauver Tikal !

Gimno se lève à son tour.

-Oui, et nous serions tous morts !

Une voix grave provient du fond la pièce.

-Qu’est-ce qui est arrivé à Tikal ?

Les regards se dirigent en direction de cette voix. Un homme, grand, encore dans la pénombre avance vers eux. Il porte de longs cheveux noirs et raides. Son visage apparaît à la lumière. Il s’agit du Grand Prêtre de Flores. Esteban, Tao et Zia qui ne l’ont jamais vu sans son masque ne peuvent le reconnaître. Lui, par contre, les reconnaît, mais dissimule sa surprise sous son air grave. Doso se dirige vers le prêtre.

-Thanos , il était temps, votre sagesse va pouvoir les calmer.

A suivre…

 
 
 
EPISODE 26 14_Episode_26.html14_Episode_26.html14_Episode_26.htmlshapeimage_1_link_0
 EPISODE 2414_Episode_24.html14_Episode_24.html