Episode 22
Episode 22
Titre : LE DENOUEMENT INCA
Résumé des épisodes précédents :
Les troupes espagnoles sont toujours à Cajamarca. L’empereur Inca Atahualpa est toujours leur prisonnier. Francisco Pizarro a promis à Hernando de Soto qu’il pourrait être ramené en Espagne. Qhora, Jason et Sinchi sont à bord du Solaris qui vogue vers « L’Empire de l’Alliance ». Le Grand Prêtre de Flores projette de balancer Sinchi et Mendoza par-dessus bord.
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Esteban, Tao et Zia sont assis devant la grotte de l’inconnu. Le soleil est en train de ce coucher. Tao fixe le vase en le tournant dans ses mains.
-Si c’est le même, ça veut peut-être dire…(T)
Il tourne la tête vers Esteban.
-…Que cet homme est le prophète voyageur. (T)
Esteban se lève. Il regarde l’horizon.
-J’y ai pensé.
-Ne précipitons rien, nous ne savons pas si c’est ton vase. (Z)
-Mais même si c’est pas le mien, sa découverte soulève beaucoup de questions. (T)
Dans les quartiers de Pizarro. Francisco est assis sur un trône en or richement orné. Almagro se trouve en face lui. Il tourne autour de la table le visage préoccupé.
-Mes hommes se sentent lésés, Francisco. (Almagro)
-Ils n’ont pas participé à la capture de l’Inca, il est normal qu’ils ne profitent pas de son butin.
-Le partage aurait pu être plus équitable.
-Rassure-les, il y a encore tant de richesses à découvrir.
Au crépuscule, à Cajamarca, deux Yanas entrent en courant dans le village. On peut reconnaître ceux qui avaient discuté en privé avec Francisco Pizarro quelques mois auparavant. Ils paraissent effrayés et le font bien comprendre aux soldats du village.
-Nous devons voir votre chef.
-C’est urgent.
Un soldat s’empresse d’aller prévenir Pizarro qui les rejoint sur la place centrale accompagné d’Almagro.
-Que se passe-t-il ?
-Nous avons fui devant une armée…(Yana 1)
-Elle se trouve à trois lieues de là. (Yana 2)
-Prenez garde, ils arrivent à vive allure. (Yana 1)
Beaucoup de soldats s’attroupent autour de Pizarro. Une voix timide s’échappe de l’assemblée.
-Ils viennent libérer l’Inca !
D’autres voix s’élèvent parmi les soldats, de plus en plus fort.
-Il faut le tuer !
-A mort, l’Inca !
-Mort au traître !
Dans sa cellule, Atahualpa entend les cris des soldats. Il lève la tête en direction de la lucarne, une profonde inquiétude marque son visage. Alerté par les cris, Hernando de Soto et d’autres capitaines rejoignent Pizarro en se faufilant entre les soldats.
-Qu’est-ce qui se passe ? (Hernando de Soto)
-Une armée inca approche. (Almagro)
Soto regarde les deux yanas qui ont apporté la nouvelle.
-C’est vous qui l’avez vue ?
-Oui.
Certains soldats se manifestent :
-Il faut tuer l’Inca !
-Non, on peut encore le conduire en Espagne. (Hernando de Soto)
-A mort, l’Inca ! (Soldats)
-Son exécution déshonorerait l’Espagne. (Diego De Almagro)
-Oui, le « mariscal » a raison ! (Soldats)
Pizarro semble fort embarrassé. Ils désignent trois soldats.
-Pour l’heure, arrêtez Challcuchimac et enfermez-le là où personne ne pourra lui parler ! (Francisco Pizarro)
Il s’adresse à Hernando de Soto.
-A l’aube, il serait bon d’aller en reconnaissance, vérifier s’il y a bien une armée qui approche.
Hernando de Soto acquiesce de la tête. Ensuite il se tourne vers les soldats :
-Personne ne dort, gardez vos armes à portée et les chevaux sellés ! La nuit sera longue !
Il s’éloigne et rejoint un homme d’église, le frère Vicente de Valverde. Les deux hommes se promènent à l’écart.
A l’extérieur de Cajamarca, deux ombres se faufilent de buisson en buisson. On s’en approche et on peut reconnaître Gaspard et Gomez :
-Autant quitter le Pérou les poches pleines, Gaspard. (Gomez)
-Je préférerais le quitter avec ma tête, mon commandant.
-Depuis quand êtes-vous raisonnable ? (Gomez)
-Regardez.
Gaspard montre du doigt les nombreuses patrouilles de soldats qui encerclent la ville.
-Ils sont sur le qui-vive. (Gaspard)
-Des indiens m’ont parlé d’une maison remplie d’or.
- Remplie d’or ?
Gomez acquiesce de la tête.
-Quand est-ce que nous passons à l’acte ? (Gaspard)
-Attendons le moment opportun.
Challcuchimac se trouve dans une des maisons de Cajamarca. Il mange assis par terre accompagné par quelques femmes et des nobles Incas. Les trois soldats débarquent dans la pièce et l’empoignent avec force. Challcuchimac, choqué par la brutalité des soldats, cherche à savoir ce qui leur prend. Il n’obtient aucune réponse.
Le lendemain matin, Hernando de Soto, quelques capitaines et soldats sont sur la grande place de Cajamarca, accompagné par les deux Yanas. Avant de monter à cheval, Hernando de Soto s’adresse en privé au père Valverde.
-Vous avez l’autorité nécessaire, calmez les hommes jusqu’à notre retour. (HS)
-Rassurez-vous, mon fils.
Soto monte à cheval et ils quittent Cajamarca. Francisco Pizarro les regarde partir de loin le visage satisfait. Il se dirige ensuite vers la maison où est enfermé Atahualpa. Des officiers du roi le rejoignent. Atahualpa souffre les angoisses de la mort. Il est accroupi, immobilisé par ses lourdes chaînes. Pizzaro le dévisage.
-Une armée approche…Tu nous as trahis.
Atahualpa lève les mains vers Pizarro.
-C’est impossible, aucun de mes hommes ne bougerait sans mon ordre.
-Je te soupçonne d’avoir donné des instructions précises à Challcuchimac.
-Non, j’ai tenu ma promesse, maintenant c’est à vous de la tenir.
Pizarro secoue la tête.
-Tu nous as trahis.
-Sachant que ma vie est entre vos mains, jamais je n’aurais fait ça. (A)
Pizarro tourne la tête en direction d’un de ses geôliers.
-Faites le parler. (Pizarro)
Pizarro quitte l’empereur qui dit amèrement :
-Après avoir pris mes trésors, ils parlent de me tuer. (A)
Juan de Vaca déambule dans les rues de Cajamarca. Il passe devant un attroupement de soldats entretenus par le frère Valverde. Il entend quelques brides de conversation en passant.
-…C’est un traître perfide…(Valverde)
Juan de Vaca continue à avancer.
-…il a toujours refusé le baptême… (Valverde)
Juan passe devant un autre groupe de soldats. Ils conversent avec des nobles Incas, qu’on peut reconnaître grâce à leurs lobes étirés par des anneaux.
-…lls veulent massacrer les Espagnols… (Noble inca 1 )
-… libérer Atahualpa…(Noble inca 2)
Beaucoup de soldats sont sur les nerfs, fatigués et anxieux. Juan de Vaca poursuit sa route. Il entend soudain des cris de douleur provenant de la geôle d’Atahualpa. Il finit sa route dans les quartiers de Francisco Pizarro. Celui-ci est assis décontracté sur son trône d’or.
-J’ai pris ma décision, Francisco, je reste. (Juan)
-Tu ne le regretteras pas, Juan, bientôt tu seras riche.
-C’est quoi cette agitation dans les rues ?
-Une armée indienne marche sur Cajamarca.
-Quoi ?
Francisco prend un verre de Chicha.
-Ne t’inquiète pas. (Francisco)
Le lendemain, le 29 août 1533, Hernando de Soto et ses compagnons ne sont pas encore de retour. Francisco Pizarro parcourt les rues avec Almagro. Ils sont rejoints par la plupart des capitaines.
-Les hommes n’en peuvent plus, ils demandent l’exécution de l’Inca.
Franscico prend son air embarrassé. Almagro s’empresse de dire :
-Il faut attendre le retour d’Hernando de Soto. (A)
Un capitaine lui rétorque immédiatement.
-Vos hommes sont intenables. (capitaine 1)
-Gouverneur, quoi qu’il arrive, il est impensable de conduire l’Inca à Tangarara. (Capitaine 2)
-Je suis le seul à pouvoir le décider. (Pizarro)
-Si l’Inca est libéré, toute la conquête est remise en cause. (Capitaine 3)
Francisco, le visage sombre, paraît bien emprunté.
-Conduisez-le sur la place ! Que Jerez me rejoigne !
Il se dirige vers sa « maison » où le rejoint son secrétaire Francisco de Jerez.
-Oui, gouverneur.
-Nous allons rédiger la sentence.
Sur le Solaris. Jason pénètre dans la cabine.
-Pourquoi ne mettez-vous pas en marche le mécanisme ?
Le grand prêtre et le pilote se tournent vers lui étonnés.
-Quel mécanisme ?
-Pour faire avancer le bateau beaucoup plus vite. (J)
-Où est-il ? (Grand prêtre)
-Je l’ignore.
Le pilote s’adresse au grand prêtre :
-L’espagnol doit être au courant ?
-L’espagnol ? (Jason)
-Celui qui accompagnait les enfants.
-Mendoza est à bord ? (Jason)
-J’ignore son nom…allons le voir., Jason.
Jason et le grand prêtre sortent de la cabine.
Atahualpa se trouve sur la place centrale de Cajamarca encadré par quatre soldats. Le frère Valverde est présent la bible à la main. Pizarro et Jerez les rejoignent Atahualpa regarde le sol sans bouger à genou. Il tient ses pieds qui ont visiblement été brûlés par ses geôliers. Diego de Almagro se tient à l’écart regardant inquiet l’entrée du village. Jerez tend la sentence à un autre homme visiblement important dans ce tribunal de fortune. Cet homme lit la sentence traduite simultanément par le traducteur Felipillo de Poechos.
-Atahualpa, Seigneur de Quito, vous êtes accusé de la mort de Huascar, seigneur légitime des Incas. Par ailleurs, vous, Seigneur de Quito, vous devrez aussi répondre aux accusations suivantes organisation d’une attaque sur Cajamarca destinée à massacrer des Espagnols, vénération d’ idoles païennes,…
Plusieurs Incas assistent au procès, beaucoup sont satisfaits de ce qui est dit.
Hernando de Soto et les autres capitaines conduits par les deux Yanas (à pied) arrivent près du lieu désigné par les yanas. Ils sont accueillis chaleureusement sur le chemin par des Incas. Ils finissent par arriver.
-Nous ne comprenons pas seigneur. (Yana 1)
-L’accueil chaleureux des villageois sur notre chemin ne me laisse aucun doute. (Hernando de Soto)
-Allons annoncer la nouvelle au gouverneur. (Capitaine 1)
-La bonne nouvelle. (Capitaine 2)
Hernando de Soto se tourne vers les Yanas, mais ils ont disparu. Il prend un air suspicieux.
-Où sont-ils passés ? (Hernando de Soto)
-Disparus…Étrange. (Capitaine 3)
-Pour l’heure, retournons à Cajamarca ! (Hernando de Soto)
Toute la troupe part au galop en direction de Cajamarca. Le « procès » de l’Inca continue. Un capitaine s’avance et s’adresse à Pizarro :
-Il nous semble que l’accusation, Gouverneur, n’ a pas le droit de s’ériger en juge contre un roi.
Un autre homme s’avance :
-Nous affirmons une nouvelle fois que son exécution déshonorerait l’Espagne.
Jason et le grand prêtre entrent dans la cabine de Mendoza. Mendoza se lève lorsqu’il voit Jason.
-Jason ?!
-Bonjour, Mendoza.
-C’est donc avec lui que tu as voyagé jusqu’au Pérou ? (GP)
Jason acquiesce de la tête.
-Jason, tu es toujours sous l’emprise de ce monstre ? (Mendoza)
-Il n’est un monstre que pour toi (Jason)
Le Grand Prêtre rit.
-Quel sens de la répartie !(GP)
-Nous venons te demander comment actionner les rames. (Jason)
-Je n’ai aucun intérêt à vous le dire. (Mendoza)
-Comme l’identité de mon père ? Je sais que tu ne m’as pas tout dit. (Jason)
Mendoza rit.
-Tu as raison.
Le grand prêtre prend place l’air amusé.
-Ça devient intéressant. (GP)
Jason et Mendoza le regardent. Il fait un geste ample du bras les invitant à continuer
-Comme je te l’ai déjà dit, j’ai quitté les Klephtes (mouvement de libération de la Grèce face à l’invasion Ottomane) il y a 18 ans, mais ce que je ne t’ai pas dit c’est la cause de ce départ, qui était une violente dispute avec ta mère.
-Une dispute ? A propos de quoi ?
-A propos de ton père. Voilà pourquoi je ne t’en ai pas parlé.
-Que savez-vous de lui ?
-Ton père était turc et ta mère le fréquentait en cachette. C’est lorsque je l’ai appris que nos différents ont commencé, car elle souhaitait lui révéler nos activités. Elle pensait qu’il comprendrait.
- L’avenir nous prouva le contraire.
-Je l’ignore, j’ai regretté d’être parti si précipitamment.
-Pourquoi n’être pas retourné en Grèce ?
-Je n’en ai plus eu l’occasion., mais j’avais projeté d’y retourner dernièrement.
-Mon père est turc ? C’est tout ce que tu sais sur lui ?
-Je ne l’ai jamais rencontré, il était sergent dans l’armée régulière, à part ça, je ne sais rien…Ah oui, il s’appelait Askeri.
Le grand prêtre entre dans la conversation :
-Je suis allé en Grèce dernièrement et je n’ai jamais entendu parler des Klephtes.
-C’est normal, il faudra encore attendre quelques années pour qu’ils prennent une envergure nationale. (M)
Jason sourit.
-Un instant, j’ai pensé que vous pouviez être mon père.
Mendoza rit.
-Tu me connais mal alors, fonder une famille en bien la seule aventure qui ne m’a jamais tenté.
-Qu’as-tu fait après avoir quitté les Klephtes ? (GP)
-Ça t’intéresse ?
-Non. (GP)
Le grand prêtre rit.
-Moi si. (Jason)
-J’ai embarqué en 1519 comme second lieutenant sur « la Victoria », l’un des navires de Magellan.
-Le seul a être arrivé au terme du périple. (GP)
Mendoza applaudit le grand prêtre.
-Quelle culture ! (M)
Le grand prêtre se lève et se dirige vers la sortir.
-Je vous laisse seuls en espérant que tu seras plus bavard. (GP)
Le grand prêtre sort de la pièce.
-Tu penses toujours que c’est un monstre ? (Jason)
-J’ai appris à me méfier des apparences…Tu devrais en faire autant. (M)
A Cajamarca, le ciel commence à s’assombrir. Le gouverneur se tourne vers le frère Vicente de Valverde.
-Révérend, la décision vous appartient, maintenant.
Francisco de Jerez lui tend la sentence écrite et une plume. Il tient l’encrier dans sa main. Valverde se plonge dans le document. Un long silence envahit la grande place de Cajamarca. Atahualpa le fixe anxieux. Le frère Valverde trempe sa plume dans l’encrier, puis hésite encore plusieurs minutes.
-S’en est assez, il faut en finir. (V)
Le frère Valverde signe la sentence. L’homme qui l’avait lue la saisit :
-Atahualpa, Seigneur de Quito, vous êtes condamné à subir le supplice du feu…
Lorsque Atahualpa entend ces mots, il se traîne jusqu’à Pizarro, désespéré. Des nombreux Incas, femmes et hommes gémissent de douleur et pleurent. Pizarro baisse la tête avec tristesse. Diego de Almagro sert les poings toujours en fixant l’entrée du village.
-Pour éviter le bûcher que tu redoutes tant, accepte le baptême. (Valverde)
Atahualpa refuse énergiquement de la tête. Juan de Vaca questionne Almagro :
-Il redoute le bûcher ? (Vaca)
-Le supplice du feu, chez les Incas, signifie le néant total, ce qui veut dire aucune vie futur…un châtiment terrible. (Almagro)
Pizarro donne l’ordre de préparer le bûcher. Hernando de Soto et les capitaines galopent toujours dans une épaisse forêt. A Cajamarca, le bûcher est allumé à quelques mètres de l’Inca. Le frère Valverde se dirige vers lui.
-« Tourne le dos à tes idoles et crois en Notre-Père, adore Dieu Tout-Puissant. Laisse-toi asperger avec l’eau pure et salvatrice du baptême afin que tu ne souffres pas pour l’éternité de l’éternité dans les flammes ardentes de l’enfer. Inca (…), énonce donc maintenant tes fautes. Il ne convient pas que tu meurs en état de pêcher. Par ma voix, notre Seigneur et Père Jésus Christ le Miséricordieux te libérera de tes fautes et ensuite lui-même t’accordera le bonheur éternel. »
Atahualpa fixant le feu, effrayé, finit par accepter de la tête.
-J’aimerais reposer avec mes ancêtres.
Le frère Valverde acquiesce de la tête, puis administre le baptême à la lueur du bûcher. L’Inca reçoit le nom de Juan. Ensuite Pizarro les rejoint avec deux soldats et l’homme de la sentence.
-Juan, Seigneur de Quito, par la miséricorde de Jésus Christ, vous subirez le supplice du garrot.
L’un des soldats détache les chaînes de l’Inca qui se lève et avec beaucoup de stoïcisme parle à haute voix. Il se tourne vers Pizarro, le regardant dans le blanc des yeux.
-« Sache que je continuerai à vivre dans tes pensées. Tu porteras à jamais la tache de mon sang. Aucun de mes sujets ne portera le regard sur toi, aucun d’eux ne parlera de toi en bien . Même les oiseaux, aussi privés de raison soient-ils, signaleront par leur vol ton ignominie. Tu erreras ainsi sans cesse jusqu’à ce que des hommes sans pitié te mettent en pièces de leurs mains. Cette éclatante victoire que j’aurai ainsi remportée sur toi, tu ne cesseras de la maudire . »
Le sourire narquois qu’esquisse Atahualpa à la fin de sa tirade, efface un instant la tristesse imprimée sur le visage du gouverneur qui lui lance un regard condescendant, avant de retrouver son masque. Après ces mots, Atahualpa est conduit par les deux soldats dans sa cellule.
Hernando de Soto et les autres capitaines arrivent sur la grande place du village. Le bûcher est complètement éteint. Hernando de Soto se dirige vers quelques soldats postés sur la place.
-Nous ramenons une bonne nouvelle, aucune armée n’ approche.
Les soldats sourient, puis reprennent leurs activités. Francisco Pizarro, qui porte un grand chapeau de feutre, en signe de deuil, et Almagro rejoignent les nouveaux arrivant sur la place. Hernando de Soto se dirige vers eux.
-L’Inca n’a pas menti, aucune armée approche.
Pizarro baisse la tête, accablé.
-L’Inca a été exécuté.
Hernando de Soto et les autres capitaines sont sous le choc.
-Quoi ?
-J’en suis fort embarrassé. (Pizarro)
-Mais pourquoi n’avoir pas attendu notre retour ?
-Je me suis laissé entraîner par les soldats.
Il fait une tape sur l’épaule d’Hernando et s’éloigne. Hernando de Soto tourne la tête vers Almagro.
-Je ne suis pas fier de ce qui s’est passé aujourd’hui, tu peux me croire. (Almagro)
Hernando de Soto fixe agacé Pizarro qui disparaît au coin d’une rue. Un des capitaines s’adresse à Hernando de Soto.
-La plupart des capitaines qui étaient contre l’exécution faisait partie de cette mission, tu penses que c’est un hasard ?
-Je vais mener mon enquête. (Hernando)
Dans sa maison, Pizarro, esquissant un sourire satisfait, entre dans la pièce où se trouvait son trône en or. Il découvre avec stupeur qu’il a disparu.
En pleine forêt, Gaspard et Gomez portent difficilement l’imposant trône en or.
-Commandant, nous n’y arriverons jamais ! (Gaspard)
-Courage, Gaspard. (Gomez)
Ils s’enfoncent dans la forêt.
Zia et Esteban sont couchés dans l’herbe à quelques mètres des célèbres « moaï » de l’île de Pâques. Certaines peuvent atteindre huit mètres de haut. Ils regardent le ciel.
-Enfin un peu de repos. (Zia)
-Depuis notre départ d’Espagne, c’est bien la première fois qu’on peut respirer. (E)
-La cérémonie de l’Homme-Oiseau a lieu dans 3 mois. (Esteban)
-Et ensuite nous repartirons. (Esteban)
Tao arrive en courant.
-Venez vite ! Tupa a retrouvé l’homme au vase !
-Quoi ? Tu l’as vu toi ? (E)
-Non, venez vite, allons le voir ! (T)
Ils se lèvent et partent en courant.
A Suivre…
Epilogue
Hernando de Soto sans doute écœuré par les crimes, abus et malhonnêtetés du Gouverneur et de ses plus ardents partisans, quitta définitivement le Pérou après avoir subi de graves insultes de la part de Juan et Gonzalo Pizarro, lors des premiers incidents de 1535, qui marquent en fait la lutte ouverte entre Pizarristes et Almagristes. Hernando de Soto sera quelques années plus tard le découvreur de la Floride. Il mourut au bord du Mississipi qu’il avait découvert. Ses hommes enveloppèrent son corps dans des draps blancs et le déposèrent sur le lit du fleuve qui l’emporta, dit-on, jusqu’à l’océan.
Dans la nuit du 19 au 20 avril 1537 Diego de Almagro s’empara du Cuzco alors aux mains des Pizarristes et malgré la résistance d’Hernando et Gonzalo Pizarro qu’il captura. Manco Inca lui proposa une alliance, mais Almagro, refusant de tuer Hernando et Gonzalo, compromit définitivement toute alliance avec l’Inca. Mal conseillé et toujours manipulé par son ancien partenaire il subit une écrasante défaite le 6 avril 1538 face aux Pizarristes. Bien qu’il ait supplié son ancien ami de l’envoyer en Espagne pour qu’il y soit jugé, Diego de Almagro subit le supplice du garrot à la fin du mois Juillet 1538 à Cuzco. Ses hommes et tous les Indiens qui l’avaient connu pleurèrent amèrement sa disparition.
Francisco Pizarro fut assassiné par les partisans de Diego de Almagro le jeune (fils de Diego de Almagro) le 16 Juin 1541 dans sa propre maison à Lima. Il n’avait pas pensé que ses méfaits, ses perfidies envers les hommes, Espagnols ou Indiens, ses violences, ses sacrilèges, ses parjures puissent se retourner contre lui, et qu’il lui faudrait, un jour, payer tout ses crimes par une mort violente.
A la fin de l’année 1533, le général Challcuchimac subit le supplice du feu après avoir été accusé de renseigner Quizquiz (autre grand général Inca) sur le mouvement des troupes espagnoles. La mort du général, brûlé avant l’entrée au Cuzco, à Sacsahuana, effraya autant les partisans de Huascar que ceux de la fraction adverse ; et il ne fut plus question, nulle part dans l’ancien Tawantinsuyu, de tenir les Conquistadores pour des « Viracochas », surtout après la mise à sac systématique des palais sacrés, du Temple du Soleil, des tombes de la métropole incaïque et des viols de femmes.
Juan de Vaca quitta le Pérou après la mort de Fransisco Pizarro pour ne plus jamais y revenir. Il mourut à Séville dans le dénuement le plus total.
Antonio Mendez, dit l’Amiral retourna une nouvelle fois au Pérou le 15 mai 1544 en compagnie du vice-roi Vasco Nuñez de Vela apportant les nouvelles lois promulguées par Charles Quint pour la défense des Indiens. Le 19 janvier 1546, la guerre entre les anciens Conquistadores et la couronne d’Espagne coûta la vie au vice-roi lors de la bataille d'Añaquito face à Gonzalo Pizarro (petit frère de Francisco). On ignore ce qui est arrivé à l’Amiral qui servait d’interprète au vice-roi. Certaines sources indiquent qu’il aurait été accueilli au repaire de Vilcabamba par le fils de Manco Inca, Sayri Tupac.
Dès son retour en Espagne, Hernando Pizarro fut arrêté après plusieurs plaintes et révélations, de partisans et d’amis de Diego de Almagro, sur ses odieux agissements à l’égard d’Almagro et sur les corruptions de membres du Conseil des Indes. Il fut jugé et incarcéré d’abord à l’alcazar de Madrid, avant d’être transféré au château de la Mota de Medina del Campo où il croupit 19 ans pour en sortir presque aveugle. Il dut se souvenir, maintes fois, pendant ce long emprisonnement des prédictions de Diego de Almagro, quand il eut le front de lui signifier sa condamnation à mort dans la tour de Sacsahuaman.
Le frère Vicente de Valverde devint le premier évêque du Pérou.