Episode 20

Titre : L’ILE DE L HOMME-OISEAU

 
 
 
 

Résumé de l’épisode précédent
Esteban, Zia et Tao étaient à bord d’un engin amphibie mystérieux avant que celui-ci ne succombe à un boulet Espagnol. Ils y ont rencontré un certain Kardiphôs qui leur révéla l’existence de « l’Empire de L’alliance » né de l’union de l’Atlantide et de Mû. Malheureusement Kardiphôs n’eut pas le temps d’éclairer toutes les zones ombres.

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Zia est couchée inconsciente sur une plage de sable noir. Le soleil est déjà bas dans le ciel, il rougit les nuages. Plusieurs rats, les yeux brillants dans l’obscurité naissante, commencent à ronger les sandales de la jeune Inca. Elle ouvre les yeux, puis redresse la tête. Elle voit les rats et secoue ses jambes pour les faire partir. Elle se lève et regarde les alentours : un paysage tropical formé de quelques collines. Elle longe la plage en scrutant attentivement autour d’elle, cherchant inquiète ses deux compagnons. La nuit vient progressivement. Des nuages passent devant la lune. Elle est plongée dans l’obscurité. Un craquement se fait entendre derrière elle. Elle se retourne, puis s’éloigne rapidement. Elle crie inquiète :

-Esteban ! Tao !

Elle s’arrête et regarde autour d’elle, puis continue sa marche le long de la plage. Le bruit du va et vient des vagues accompagne son chemin. Les nuages passent, la nuit redevient claire. Zia s’arrête et observe les alentours, puis s’éloigne de la plage et gravit une petite colline. La nuit est maintenant complète, seule la lune éclaire le chemin de l’Inca qui marche dans de hautes herbes. Soudain un rictus de peur apparaît sur le visage de Zia, elle découvre devant elle une énorme tête humaine très allongée. Après avoir fait quelques pas en arrière, elle se rend compte qu’il s’agit d’une tête taillée dans la roche. Zia s’en approche et en découvre d’autres. Elles ont de grands yeux noirs et des coiffes rouge sang. Intriguée, elle les observe de prêt. Tout d’un coup, une voix rocailleuse se fait entendre, elle semble provenir de la statue.

-Bonjour Zia.

Zia sursaute d’abord, puis attend ,intriguée ; elle connaît cette voix. Elle se refait entendre.

-Ziaaaa, Ziaaaa.

Zia lève la tête et découvre Pichu posé sur la statue.

-Oh Pichu, s’exclame-t-elle heureuse.

Pichu vient se poser sur son épaule. Elle le prend dans ses bras et le caresse.

-Tu as vu Esteban et Tao ?
-Esteeban…
-Où est-il ?

Pichu s’envole. Elle le suit en courant à travers les hautes herbes.
-Pas si vite Pichu !

Il la conduit, au bord de l’eau, sur la plage. Zia découvre Esteban étendu sur le ventre. Inquiète, Zia accélère le pas et s’agenouille devant lui. La lune toujours aussi étincelante les éclaire.

-Esteban !

Elle le retourne sur le dos. Esteban semble sans vie. Son visage est pâle. Zia lui prend la main ; le visage de la jeune Inca se décompose : sa main est froide. La lune disparaît derrière les nuages.

-Esteban…

Elle le prend dans ses bras et le sert de toutes ses forces. Une larme coule le long de sa joue. La lune réapparaît.

-Non…Esteban.

Tout un coup Esteban est parcouru par une convulsion et il crache de l’eau et tousse violemment. Zia ouvre les yeux. Son visage s’illumine. Esteban reprend peu à peu ses esprits et sert Zia dans ses bras. Ils restent un instant enlacés en silence.

-Il faut retrouver Tao, maintenant. (Zia)

Ils se délassent. Esteban remarque immédiatement à l’horizon une autre île, qui semble petite qui dégage une lumière chaude, surnaturelle. Zia remarque le regard interrogateur d’Esteban et suit son regard. Des faisceaux de lumière éclairent par moment d’épais nuages noirs qui stagnent au-dessus de cette île. Ils voient aussi de violents éclairs. Zia tourne la tête vers Esteban :

-Etrange ? (Z)

Esteban fixe toujours cette île.

-Je crois que nous savons où aller après avoir retrouvé Tao. (E)

Zia approuve de la tête.

-Je suis venue de là. Continuons à suivre la plage par là.(Z)
-Oui.

Ils se mettent en route.

Le soleil commence à se lever. Zia et Esteban marchent toujours le long de la plage. Ils sont fatigués et découragés. Pichu est posé sur l’épaule d’Esteban. Il lève subitement sa tête et s’envole devant eux. Il jacasse.

-Taoooooo, Taaaoooo, …

Esteban et Zia le suivent en courant. Pichu se pose sur le sol. Ils découvrent des traces sur le sable comme si quelqu’un avait été traîné sur le sol. Zia et Esteban suivent les traces qu’ils perdent lorsque le sable laisse place aux hautes herbes. Zia lève les yeux et voit un jeune enfant en train de disparaître derrière la colline en face d’eux.

-Esteban, regarde !

Elle le montre du doigt. L’enfant tourne la tête en direction d’Esteban et Zia, puis part en courant. Esteban et Zia se lancent à sa poursuite.

-Hé attends ! Crie Esteban.

Les hautes herbes laissent place à une herbe rase un peu jaunie. Zia et Esteban arrivent au sommet de la colline. Ils s’arrêtent, impressionnés par le paysage qui s’étend devant eux. Ils découvrent au pied de la colline une rangée de huit grandes statues, qui les fixent. Quelques palmiers complètent le décor. L’enfant a disparu. Ils dévalent la colline et s’arrêtent devant les statues. Ils les observent avec intérêt.

-Quelles drôles de statues. (E)

Esteban tourne la tête vers Zia.

-Il y en a d’autres sur l’île. Il s’en dégage une force étrange…(Z)

Zia suit le regard des statues.

-Elles fixent le ciel…comme si elles attendaient quelqu’un.

Zia tourne autour d’elles pendant qu’Esteban s’y intéresse de près. Soudain, il entend Zia crier. Il lève la tête et s’élance derrière les statues.

-Zia !?

Il ne voit pas la jeune Inca. Il regarde autour de lui sans la voir.

-Zia !?

Il entend une voix lointaine qui l’appelle. Il s’en approche et reconnaît la voix de Zia. Il la découvre au fond d’un trou de plus de trois mètres de profond.

-Esteban ?

Esteban se penche au-dessus du trou.
-Tu n’es pas blessée ?
-Non, je vais bien.

Esteban se redresse.

-Je vais aller chercher …

Mais il n’a pas le temps de finir sa phrase, que quelqu’un le pousse par derrière et il s’écrase trois mètres en dessous sur un tapis de mousse. Zia aide Esteban à se relever. Soudain, son visage exprime la douleur, il se tient la cheville.

-Esteban ? (Z)
-Ça fait mal . (E)
-C’est ta cheville.

Esteban se relève et regarde le sommet du trou.

-Je vais grimper et ramener une corde. (E)
-Non, tu es blessé, reste allongé.. (Z)
-Je vais y arriver, dit-il fièrement.

Il s’accroche au mur, mais au moment où il pose son pied blessé, il retombe à terre.

-Esteban, reste assis, je peux escalader ce mur. (Z)

Esteban sourit. Zia commence à grimper le long de la paroi, mais après quelques centimètres, la paroi s’effondre sur elle-même laissant apparaître une galerie souterraine. Zia se retrouve par terre dans la galerie. Esteban se lève et la rejoint en boitant. Il l’aide à se relever. Ils peuvent se tenir debout. Un long couloir s’étend devant eux. Au fond ils peuvent discerner de la lumière. Ils avancent lentement en direction de la lumière. Zia soutient Esteban. Le tunnel débouche sur une grande caverne éclairée par des torches. Un chemin de mousse, encerclé de gravier, traverse la pièce. Ce chemin est bordé par d’imposants « Moaï ». Esteban et Zia s’avancent. Ils découvrent de nombreux dessins sur les murs, dont un qui attire plus particulièrement leur attention, un homme avec une tête d’oiseau. Zia remarque que leurs pas arrachent la mousse sur le sol, elle continue à marcher à côté du chemin. Elle saisit le bras d’Esteban afin qu’il fasse de même. La pièce mène à un escalier descendant creusé dans la roche. L’escalier n’est pas éclairé, mais une lueur qui est visible à plus de 100 mètres au loin guide leur progression. Ils arrivent au bas de l’escalier et découvrent un village souterrain. Les maisons sont de style Incas. La caverne est éclairée par des lampes à huile fixées au plafond qui peuvent rappeler celle de l’Egypte ancienne. Esteban et Zia voient de la lumière à l’une des fenêtres. Ils se dirigent vers la maison. Ils regardent discrètement par la fenêtre et voient une vieille femme qui remarque immédiatement leur présence. Elle leur lance un regard sévère :

-Que faîtes-vous là ?!

Zia et Esteban pénètrent dans la maison.
-Pardonnez-nous, nous cherchions justement à sortir. (Zia)
-Vous êtes bien éloigné de la sortie.
-Quel est ce lieu ?
-Un lieu sacré appartenant à nos ancêtres. Ici, femmes et enfants sont protégés par Make Make.

Elle se lève.

-Vous ne devez pas rester là, suivez-moi.

Zia, Esteban et la vieille femme sortent par une petite grotte creusée dans un volcan.

-Où sommes-nous, sur quelle île ? (E)
-Sur « Te Pito Te Henua ».
-« Te Pito Te Henua » ?
-L’île de l’Homme Oiseau que je vous conseille d’aller voir, il vous aidera à retrouver votre ami.
-Comment savez-vous ?! (Z)
-Partez par là.

Elle leur montre une direction , puis retourne dans sa grotte en riant. Zia et Esteban se mettent en route. Ils passent à nouveau devant les « Moaï ». Des pleurs se font entendre, de petits gémissements très discrets. Zia les entend.Elle se dirige vers un rocher pendant qu’Esteban observe toujours les statues songeant à la phrase de Zia. Zia découvre derrière le rocher un petit garçon maori d’environ 5 ans en train de pleurer. Elle s’approche de lui le regard compatissant.

-Tu es triste ? (Z)

Le petit garçon lève la tête, effrayé. Zia le rassure immédiatement en lui souriant.

-Je ne te veux pas de mal. (Z)

Pichu vient se poser sur l’épaule de Zia.

-Ziaaa, Ziaaaaaa.

Le petit garçon d’abord effrayé par la voix rocailleuse du volatile commence à rire et cherche à le prendre dans ses bras. Zia saisit délicatement Pichu et le donne au garçon. Chose dont se serait bien passé le pauvre Pichu qui se fait balader dans tous les sens.

-Il s’appelle Pichu.
-Pichu ?

Zia acquiesce de la tête. Esteban la rejoint.

-Que se passe-t-il, Zia ?

Il découvre le petit garçon. Il dit d’un ton plutôt belliqueux :

-C’est toi qui nous a poussé dans le trou !?

Le jeune maori recommence à pleurer. Zia lance un regard culpabilisateur en direction d’Esteban qui lève les épaules nonchalamment.

-J’y suis pour rien. (E)

Zia s’approche du garçon. Elle cherche à croiser son regard.

-Qu’est-ce qui te rend si triste ? (Z)
-Mon papa…doit ramener l’œuf.
-Ramener l’œuf ? Quel œuf ? (E)

Une voix résonne de derrière eux.

-Hori ! Ne recommence plus. (M)

Esteban et Zia tournent la tête. Une femme se tient devant eux. Elle doit avoir 3o ans. Elle ne porte qu’une étoffe d’écorce rouge autour de la taille. De nombreux tatouages recouvrent son corps. Elle voit Esteban et Zia. Son visage reste sévère.

-Qui êtes-vous ? (Femme)
-Des amis. (Zia)
-Nous cherchons l’Homme-Oiseau. (Esteban)
-Tangata Manu ? Pour quelles raisons ?
-Nous avons besoin de son aide. (Z)
-Vous êtes à la recherche de quelqu’un ?
-Oui. (E)
-Mon compagnon a trouvé un enfant de votre âge sur la plage…
-C’est sûrement Tao, comment va-t-il ? (E)
-Tout va bien, il se repose. Il s’inquiétait surtout pour vous. Je vais vous conduire à lui.

Elle regarde Hori en lui tendant la main.

-Viens.
Zia et Esteban sont soulagés. Hori prend la main de sa mère. Ils se mettent en route. Ils marchent dans un paysage magnifique, très rude et sec. Puis ils traversent dans une région de l’île plus fertile. Ils découvrent des champs carrés bordés de fossés secs, sept maisons en forme de bateau renversé, longues d’une quinzaine de mètres, des pirogues à balancier, longues de trois mètres, posées sur la plage. Ils traversent le village sous le regard étonné de certains villageois et se dirigent vers des petites maisons en pierre qui se trouvent à l’écart. Ils entrent dans l’une d’elles. Zia et Esteban découvrent Tao couché sur une paillasse dans un coin de la seule pièce de la maison. Pichu vole vers lui en criant.

-Tao ! (Z)

Tao tourne la tête et les voit. Il se lève d’un coup et se dirige vers eux en prenant Pichu dans ses bras.

-Mes amis, vous êtes vivants ! (T)

Un rire s’élève. Zia, Tao et Esteban se tournent en direction d’un homme assis en tailleur à côté du feu. C’est un pascuan avec une carrure plutôt impressionnante.




-Je suis heureux d’enfin vous accueillir chez moi, Tao était intenable.

Tao se vexe.

-J’étais inquiet, c’est tout. (Il sourit) Esteban, Zia, je vous présente Tupa sans qui je ne serais sûrement pas en train de vous parler.

Hori se dirige vers son père qui le prend dans ses bras.

-Hori, faut pas t’inquiéter pour moi.

Le jeune garçon commence à pleurer.

-J’aimerais être aussi courageux que toi, papa, tu n’as peur de rien.
-Hori, le courage est le complément de la peur . Un homme qui est sans peur ne peut être courageux.

Zia s’approche d’Hori. Elle s’adresse à son père.

-Il nous a parlé d’un œuf. (Z)
-En tant que serviteur, je suis tenu de participer à une cérémonie annuelle pour mon maître qui consiste à ramener le premier œuf d’hirondelle de mer de l’îlot de Motu Nui.

La mère d’Hori se dirige vers eux. Elle s’assied à leurs côtés.

-L’année passée trois hommes sont morts noyés. Hori appréhende cette cérémonie depuis…moi aussi.

Tupa tourne la tête étonné vers sa femme.

-Toi aussi ?
-Bien oui, tu pensais que je me réjouissais !?
-Non, bien sûr , mais l' inquiétude ne chasse pas le chagrin du lendemain ; elle prive aujourd'hui de sa force.
-Quelle formule trouveras-tu lorsque tu seras noyé ?

Tupa réfléchit.

-Avant de plonger à l’eau, ne dis pas au requin qu’il a une sale tête .

Esteban, Zia et Tao commencent à rire. Tupa enlace sa femme qui sourit.

-Ngaara, il ne m’arrivera rien, Make-Make m’a toujours protégé.
-Puisse-t-il encore le faire cette année.

Esteban s’avance.

-Et si vous êtes le premier à ramener cet œuf ?
-Mon maître portera le titre de Tangara Manu, l’Homme-Oiseau, représentant de Make-Make sur terre pendant un an.
-Et pourquoi c’est pas votre maître qui nage, hein, il ne fait preuve d’aucun courage et gagne ce titre. (Tao)
-Make-Make en a décidé ainsi, j’espère simplement que le soleil sera là pour calmer l’océan. (Tupa)

Tao et Zia tournent la tête vers Esteban en souriant.

-J’ai le pressentiment qu’il fera beau. (Z)

On retrouve Zia, Tao et Esteban. Ils regardent l’île aux faisceaux lumineux.

-C’est là-bas, vous pensez ? (T)
-Il faudra en avoir le cœur net. (E)

Tupa les rejoint.

-Elle vous intrigue ? Nous aussi. Plusieurs d’entre nous sont partis pour cette île, aucun n’est jamais revenu. Nous en avons peur.
-Vous ne savez rien sur elle ? (Z)
-Non, pourtant nous avons recueilli un homme se disant de cette île, mais il ne nous a jamais rien révélé.
-Où se trouve-t-il maintenant ? (T)
-Il vit en ermite à l’est de l’île, je ne sais s’il est encore en vie. (Tupa)
-Pourrais-tu nous conduire à lui ? (Z)
-Suivez-moi.

Ils se mettent en route.

A suivre…

 
 
 
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