Episode 17

Titre: SUR LA PISTE DES MEDAILLONS

 
 
 
 

Personnages secondaires :


Jason Haghia : Jeune Grec d’une vingtaine d’années, recueilli et élevé par le Grand Prêtre de Florès. Sa mère, qui faisait partie d’un groupuscule militant pour la liberté de la Grèce après l’invasion turque, a été tuée par l’armée de l’envahisseur. Beaucoup accuse le père de Jason, (Jason ignore l’identité de son père), d’avoir révélé aux autorités l’emplacement de leur repaire en contrepartie de quelques pièces d’or. Jason est à sa recherche. Il a recroisé la route des enfants dans le village du temple où il a redonné le livre de Tao à son possesseur. On ignore où il se trouve et pourquoi il a rendu le livre.


Manaco : Descendant de l’Empire de Mû. Il possède le condor. Zia pense qu’il a un lien de parenté avec Tao. Il travaillerait pour l’Empereur de Mû et sa principale mission est la destruction des Cités d’Or. Il vient d’en détruire une nouvelle, il n’ en reste plus que trois. Il a réussi à récupérer la partie centrale des médaillons.


Le Grand Prêtre de Florès : Ses intentions restent assez obscures. On sait qu’il veut créer un « Nouvel Empire », mais on ne sait pas exactement ce qu’il recherche. On a découvert que lui et Manaco se connaissaient et qu’ils avaient une mission commune, la destruction des cités d’or. Il attend les enfants au solaris.


Kardiphôs : Son nom n’a été évoqué qu’une seule fois par le Grand Prêtre de Florès qui est visiblement sous ses ordres. Mais qui peut bien être ce personnage ?


Juan De Vaca : 49 ans. Navigateur espagnol et ami de Pizarro. Très intéressé par les cités d’Or. Il est actuellement à Cajamarca.


L’Amiral : 33 ans. Fidèle ami de De Vaca. Il a été traducteur pour Pizarro, mais après plusieurs différends et de violentes disputes, il est retourné en Espagne. Il a accepté de repartir avec Juan. Il maîtrise le quichua [langue des Incas] et a une grande admiration pour la civilisation inca. Il regrette maintenant d’être revenu au Pérou. A Cajamarca, il prend très au sérieux le sort de l’Inca et souhaite le ramener en Espagne avec l’aide d’Hernando de Soto.


Hernando de Soto : Commandant espagnol. Il s’est proposé d’amener Atahualpa en Espagne et a reçu une réponse positive de Francisco Pizarro.


Don Diego de Almagro : 58 ans. Il est de petite taille et borgne. L’un des initiateurs avec Pizarro de la conquête du Pérou. Excellent soldat et fantassin. Avant la capture des enfants dont il a pris part, Il avais promis à Sinchi de veiller sur Esteban, Zia et Tao et de les protéger de Pizarro. Mais il s’est fait attaquer, en revenant à Cajamarca, par une mystérieuse armée qui les a enlevés.


Atahualpa : Empereur illégitime de l’empire inca. Il est tombé dans un piège tendu par Francisco Pizarro à Cajamarca. Il est maintenant prisonnier des Espagnols. Il est le dernier descendant du grand Huayna Capac. Il pense que Pizarro l’exécutera malgré qu’il ait tenu sa promesse.


Sinchi : 27 ans. Il faisait partie de la garde privée d’Atahualpa, l’empereur inca. Il a été capturé à Cajamarca en même temps que l’Empereur, pendant l’embuscade organisée par Pizarro le 16 novembre 1532. Il a trahi Esteban, Zia et Tao en les dénonçant à Almagro. Il regrette son geste.


Francisco Pizarro : 65 ans. Principal acteur de la conquête du Pérou. Excellent stratège. C’est un homme brutal, voire cruel. Il a promis à Atahualpa que s’il lui faisait apporter une quantité importante d’or, il épargnerait sa vie.


Hernando Pizarro : Frère légitime de Francisco. Il s’entend admirablement à semer la zizanie là où il se trouve.


Challcuchimac : Grand général Inca. Il vient d’avoir une entrevue avec son Empereur. Il n’est pas prisonnier, il peut se déplacer librement à Cajamarca.

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Résumé de l’épisode précédent :
Zia, Tao et Esteban ont été capturés par une mystérieuse armée. Manaco a récupéré la partie centrale des médaillons. Mendoza a libéré Gomez, Gaspard, Panaca, Mayata et Yupanqui.

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Zia, Tao et Pichu sont couchés dans une pièce entièrement en métal argenté. Elle mesure plus de trois mètres de haut. Il n’y a aucune porte, seule une lucarne rompt la monotonie de l’ensemble. Un ronronnement constant se fait entendre. La pièce est éclairée par le plafond qui dégage une lumière uniforme. Zia ouvre les yeux, elle observe la pièce un instant, un peu perdue. Elle se redresse et se dirige vers Tao. Elle le réveille.

-Zia ? (T)
-Tu te sens bien ?
-Oui.

Tao se redresse.

-Où est Esteban ?
-Il n’était pas là quand je me suis réveillée.
-Bizarre…cette pièce.
-Ils ont dû nous endormir. (Zia)
-Avec cette fumée jaunâtre. (Tao)

Tao remarque que son livre a disparu.

-Ils ont pris mon livre…

Jason marche difficilement dans un paysage aride. La chaleur est insupportable. Ses habits sont en lambeaux. Il marche de plus en plus péniblement et fini par perdre connaissance.

Dans la maison de Pizarro à Cajamarca : Il est accompagné de son frère, Hernando.

-J’aimerais que tu partes pour la métropole. (FP)
-En Espagne ? Pourquoi moi ?
-Seul un personnage de qualité peut se charger de cette mission. (FP)
-Quelle est-elle ?
-Remettre à notre de Seigneur Charles Quint ce qui lui revient des biens trouver jusqu’à présent et aussi quelques cadeaux de ma personne. (FP)
-Afin de t’attirer les faveurs royales ?
-Oui, car tu devras aussi lui demander de bien vouloir étendre plus au sud les limites de mon territoire péruvien. (
Voir fin de l’épisode)

Hernando rit.

-C’est Almagro qui sera content. (HP)
-Tu acceptes ?
-Bien entendu.
-Encore une chose, Pedro et Sancho sont enfermés à Paita prêts à être embarqué pour l’Espagne.
-Toujours vivants ces deux imbéciles ?
-Ils seront jugés par le conseil des Indes, j’aimerais que tu les accables le plus possible, trahison, meurtre, quoi qu’il en soit, je ne veux plus en entendre parler.
-Fais moi confiance.

Il sort de la pièce.

« Pour l’instant Cuzco[ la riche capitale du Tawantinsuyu (Nom inca de L’empire) ]n’est pas dans mon territoire, mais bientôt elle sera à moi »

Il s’assoit à sa table.

« Il faut vraiment que je me débarrasse d’Atahualpa »

Mendoza, Panaca, Mayata, Yupanqui, Gomez, Gaspard et une dizaine de guerriers incas se trouvent dans un village dans une zone très escarpée. Ils sont debout en cercle. Mendoza est au centre :

-Mes amis, j’aimerais connaître votre sentiment sur la situation.

Yupanqui s’avance.

-Je tiens tout d’abord à te remercier de nous avoir libérés trahissant ainsi ton propre peuple.
-Les Conquistadores ne sont plus des Espagnols, ils ont perdu toute civilité en posant le pied dans ce pays, dit Gomez en s’avançant.

Mendoza fixe Gomez, étonné, qu’il puisse énoncer une telle remarque. Puis il esquisse un sourire.

-Bien oui, regardez Gaspard, s’exclame-t-il en le montrant du doigt.

Gaspard sert les poings en grognant.

-Je pense que si je propose de libérer Atahualpa, il n’y aura aucune objection. (Mendoza)
-Notre empereur à été clair : nous ne devons pas essayer de le libérer. (Yupanqui)
-Mais Pizarro ne tiendra pas sa promesse, vous pouvez en être certain. (Gomez)
-Nous ne ferons rien sans ses ordres. (Yupanqui)
-Je suis certain qu’il a changé d’avis. (Gomez)
-Aucunement ! s'écrie Challcuchimac en entrant dans le village.
- Challcuchimac ! (Yupanqui)
-Atahualpa n’a pas changé d’avis, il veut encore croire en la parole de Pizarro.
-Comment avez-vous réussi à quitter Cajamarca ? (Mendoza)
-J’ai aussi profité de l’explosion, mais je ne suis pas prisonnier, je peux aller où je veux.
-Vous avez peut-être été suivi . (Mendoza)
-Non, je vous ai dit que j’avais quitté le village lors de l’explosion. (Challcuchimac)
-Bien, nous ne tenterons rien. (Mendoza)
-Et pourquoi vouloir nous aider ?

Mendoza fixe l’horizon.

-Je l’ignore…

Dans la zone aride. Jason n’arrive plus à se relever, il gît sans force. Il est blessé à la jambe droite.

« C’est fini… »

Quatre silhouettes apparaissent à l’horizon, il s’agit de deux lamas bien chargés et de deux Incas. Une jeune fille d’environ 18 ans avec de longs cheveux noirs lisses parsemés de mèches blanches. Sa pupille se perd dans ses grands yeux noirs. Elle est blessée au bras et boite légèrement. Celui qui l’accompagne est un vieil homme avec les oreilles étirées par deux disques d’or. La jeune fille voit Jason étendu sur le sable.



-Waylla regardez !

Elle le montre du doigt. Ils se dirigent vers lui. Waylla fait immédiatement demi-tour lorsqu’il découvre que Jason n’est pas un Indien.

-Qu’il meure le démon ! Viens, Qhora.

Qhora pose son regard sur Jason. Il tend sa main désespérément vers elle. Elle fait aussi demi-tour. Elle se dirige vers l’un des lamas pour extraire d’un des paniers un verre en or richement décoré.

-Que fais-tu ? (W)
-Je ne peux pas le laisser mourir. (Q)

Elle se dirige vers l’autre lama pour remplir le verre à l’aide d’un grande gourde en peau. Qhora rejoint Jason. Elle s’agenouille devant lui et lui donne à boire. Elle sourit :

-Voilà, ça va te faire du bien.

Waylla assiste à la scène à quelques pas.

-Partons, maintenant. (W)

Qhora se redresse énergiquement :

-Il faut le ramener au village !
-Non.
-Mais…
-Ma réponse est définitive.

Il se met en route avec les lamas. Qhora tourne la tête vers Jason, inquiète, puis rejoint Waylla.

A Cajamarca : L’Amiral, Juan de Vaca et Hernando de Soto discutent en marchant dans le village.

-Je pars avec Hernando Pizarro, je quitte le Pérou. (L’Amiral)
-Je crois que c’est le mieux qui te reste à faire. (De Vaca)
-C’est regrettable de perdre un allié. (Hernando de Soto)
-Je ne veux pas finir pendu.
-On t’a menacé ? (Hernando)
-Oui, hier Pizarro, mais je pense pas qu’il faille le prendre au pied de la lettre ! (De Vaca)
-J’ai eu d’autres menaces ce matin, non je suis pas le bienvenu ici. (L’Amiral)
-Bien, je regrette… (De Vaca)
-Sauvez Atahualpa, je vous en prie. (L’Amiral)
-Je passerai te voir quand je reviendrai en Espagne avec lui. (Hernando de Soto)

Zia, Tao et Pichu sont toujours enfermés dans la pièce.

-Tu as remarqué, Zia, il n’y a aucune porte dans cette pièce.

Tao se lève et fait le tour de la pièce en examinant les murs.

-C’est surprenant. (Z)
-Ça me rappelle le cube dans le Solaris.

Mendoza est assis sur un rocher, il contemple une vue superbe.

« C’est étrange la vie quelquefois, une rencontre peut faire resurgir tant de souvenir et tant de regrets. »

Panaca arrive auprès de lui.

-Vous êtes bien Mendoza ?

Mendoza se retourne :

-Ah Panaca, je désirais vous parler.
-Votre nom me disait quelque chose, car les enfants m’ont souvent parlé de vous.
-C’est justement d’eux que je voulais vous parler.
-Vous savez qu’ils se sont faits enlever par une armée…
-Oui, et où sont les deux Espagnols qui les accompagnaient ?
-Ils ont été arrêtés par Pizarro. Il semblerait qu’ils seraient rapatriés en Espagne pour y être jugé.
-C’est ce que je redoutais.

A Cajamarca, Hernando est prêt à partir. Il est accompagné par plusieurs hommes et des chevaux lourdement chargés. Almagro le rejoint.

-Hernando, j’aimerais te demander une faveur. (Almagro)
-Je t’écoute, l’analphabète.
-Je te mandate pour prier l’Empereur de me donner le gouvernement du territoire situé au-delà de celui de Francisco. Par ailleurs j’aimerai qu’il me nomme Adélantade.
-Je suis surpris que tu me le demandes à moi…
-En cas de succès, je te céderai une somme de vingt-mille ducats.
-Bien, je ferai de mon mieux.
-Merci. Voici la demande.

Il lui tend un parchemin enroulé et attaché par un ruban rouge.

Almagro s’éloigne et se dirige vers deux Espagnols qui accompagnent Hernando. Il leur pose sa main sur l’épaule :

-Je compte sur vous pour le surveiller.
-Compte sur nous.

Francisco les rejoint. Hernando Pizarro et sa suite quitte Cajamarca pour San Miguel de Tangarara.

Au village où se trouve Mendoza. Panaca discute toujours avec lui.

-J’espère qu’il n’est rien arrivé aux enfants. (P)
-Rassurez-vous, je suis sûr qu’ils vont bien. (M)

Le Grand Condor apparaît à l’horizon et passe au-dessus du village à la grande surprise de Mendoza.

« Le Grand Condor !? » (M)

Il le suit du regard et voit qu’il fait demi-tour. Le condor atterrit à quelques mètres du village. De nombreux villageois, curieux et médusés, rejoignent le lieu d’atterrissage. Mendoza et Panaca arrivent en courant. Le cockpit du Condor s’ouvre lentement. Manaco se redresse posément et saute à terre sous le regard de tous les villageois.

-Bonjour à tous !

Yupanqui s’avance :

-Bienvenue étranger, par quel sortilège cet oiseau gigantesque vole-t-il ? (Y)
-Point de sortilège, juste le génie d’un peuple ! (M)
-Quelle est la raison de votre visite ?
-Je me nomme Manaco et ce n’est pas la courtoisie qui m’amène, je souhaite juste parler à cet homme.

Il montre du doigt Mendoza.

-Parfait, je le souhaitais aussi. (Mendoza)

Les villageois se dispersent. Quelques enfants tournent autour du condor, charmés.

-C’est donc vous qui avez volé le condor ? (Mendoza)
-Pas de jugement hâtif, je ne suis pas un voleur. (Manaco)
-Vous êtes un descendant de l’Empire de Mû ?
-Oui, je viens juste rechercher les médaillons.
-Pourquoi vous les donnerais -je ?
-Car les enfants m’ont fait confiance.
-Vous savez où ils se trouvent ?
-Je l’ignore.
-Si je vous parle d’une armée portant des armures en or…
-Comment ? Ils ont été enlevés par cette armée ?
-Oui.
-Il n’y a pas de temps à perdre, venez, je pense savoir où ils vont !

Il se dirige vers le Grand Condor.

-Attendez ! (Mendoza)

Manaco se tourne vers Mendoza qui lui tend les deux supports des médaillons.

-Je ne viens pas avec vous, je dois aider deux vieux amis.

Manaco saisit les supports des médaillons.

-Je compte sur vous pour retrouver les enfants et les protéger . (Mendoza)
-Bien entendu.
-Comment m’avez-vous retrouvé ?
-Par hasard, j’avais votre description, et survolant le village je vous ai reconnu.

Manaco rejoint le Grand Condor. Il se tourne vers Mendoza, esquissant un sourire.

-Vous avez finalement confiance? (Manaco)
-Oui, vous me faîtes un peu penser à Tao, un être indépendant, mais loyal.

Manaco rit.

-Ça ne m’étonne pas, on est tous comme ça dans la famille !

Il monte dans le Grand Condor.

« Il serait…? » (Mendoza)

Manaco fait un signe de la main avant de prendre son envol. Panaca et Mayata rejoignent Mendoza.

-Je sais que les enfants ont laissé un bateau près de Chan Chan.
-Le Solaris ?
-Ah oui, c’est ça, c’est ça.
-Merci de m’en avoir parlé, il me sera très utile.
-Nous retournons chez nous, nous pouvons vous y conduire.
-Ça ne sera pas de refus, merci beaucoup !

Le grand prêtre de Flores, qui ne porte plus son masque, est appuyé au bastingage du solaris toujours en cale sèche devant la majestueuse cité de Chan Chan.

« Par Poséidon, que font-ils ? »

Un de ses hommes arrive vers lui.

-Chef, les hommes s’impatientent.

Le grand prêtre se tourne en direction de son interlocuteur. Il a le regard sombre et son visage exprime une certaine méchanceté. La cicatrice qui lui traverse la joue n’arrange rien.

-Si je n’avais pas des incapables sous mes ordres, ça ferait déjà longtemps que nous aurions récupéré les deux médaillons complets et que nous serions de retour à l’Empire.
-Bien entendu.
-Alors, que les impatients viennent me voir et je leur donnerai l’occasion de ne plus jamais l’être !
-Bien, chef !

Il s’en va rapidement.

La nuit commence à tomber sur Cajamarca. Dans la maison de Pizarro, il discute avec Juan de Vaca.

-J’ai renoncé aux Cités d’Or. (FP)
-Comment ? (JV)
-Oui, j’en ai assez de courir derrière ces maudits enfants et j’ai le sentiment qu’il y a dans cet empire bien assez d’or.
-Mais il n’y aura jamais assez d’or !
-Tu n’as pas tort, mais je ne changerai pas d’avis. C’est fini.
-Bien.
-Participe à la conquête et tu ne seras pas lésé.
-Je vais y réfléchir.

Dans la zone aride. Les ténèbres ont complètement envahi le ciel. Jason tremble de froid, sa jambe est très douloureuse. Il a essayé d’avancer en se traînant sur le sol laissant une traînée derrière lui. Il regarde le ciel, les yeux dans le vague. Un craquement se fait entendre. Il lève la tête et voit deux paires d’yeux briller dans la nuit. Ils s’avancent lentement vers lui. Jason recule en s’aidant de ses coudes. Jason distingue enfin les deux créatures, se sont deux pumas visiblement affamés. Les deux bêtes s’approchent prêtes à le dévorer. Surgit alors Qhora, une torche à la main. Elle la brandit devant les deux fauves qui s’éloignent rapidement.

-J’arrive à temps !

« merci, dit Jason soulagé, je pensais que ma fin était arrivée »

Qhora lui tend une couverture en laine de lamas.

-Je vais te ramener à mon village. (Q)

Elle l’aide à se relever et ils se mettent en route. Ils arrivent dans son village composé de quelques maisons. De la lumière s’échappe de quelques-unes. Ils entrent dans une sorte d’étable, plusieurs lamas dorment. Qhora aide Jason à se coucher par-terre.

-Ce n’est pas très confortable, mais tu seras au chaud grâce aux lamas.
-C’est parfait, merci pour tout.

Elle remarque la jambe blessée de Jason.

-Oh tu es blessé, je vais chercher de quoi te soigner.

Elle sort de l’étable. Quelques minutes plus tard , Waylla apparaît dans l’embrasure de la porte. Il voit Jason emmitouflé dans la couverture.

-Toi, ici ? Je savais bien qu’elle mijotait quelque chose.
-Non, je suis venu tout seul.
-Ça ne sert à rien de la protéger.
-Je ne suis pas un monstre...
-Qhora est une fille admirable. Il y a quelques mois Pachacamac a été attaqué par ceux de ton peuple et…et…

Waylla tient difficilement debout. Il tremble. Son récit l’éprouve beaucoup.

-…ils ont tout saccagé, tué et ils ont outragé plusieurs vierges du soleil…dont…dont….

Jason, rageant, est dépité.

-Quelles bandes de sauvages…

Qhora entre dans la pièce avec un vase en terre cuite et plusieurs petites fleurs. Jason et Waylla la regardent avec tendresse. Qhora sourit.

-Que se passe-t-il ? (Q)
-Accueillons ce jeune homme dans ma demeure. (W)

Le visage de Qhora s’illumine.

-Merci Waylla !

Waylla sort de la maisonnette. Qhora aide Jason à se relever.

-Pourquoi m’avoir aidé après… ?
-Ce n’est pas parce qu’une poignée d’hommes de ton peuple ont été des monstres que tous les autres le sont.

Jason sourit.

-Et beaucoup de bonté émanait de tes yeux. (Qhora)

Elle sourit. On retrouve Jason, Qhora dans la maison de Waylla. Elle n’est pas très grande, mais très chaleureuse. Il y a un feu dans un coin de la pièce. La blessure de Jason est pansée. Ils sont assis au près du feu.

-Les hommes blancs m’ont énormément déçu…Il y a de longues années, j’ai trouvé un homme étendu sur la plage, tout près de Pachacamac. Lui avait la bonté de Viracocha. (Waylla)

Jason intrigué, s’avance vers le vieil homme :

« S’agirait-il du père d’Esteban ? », pense-il.

-Et d’où venait-il ? (J)
-Il venait d’un Empire, l’Empire de…de…je ne me souviens plus.
-De Mû ?
-Non, pas exactement, c’était plus long.
-Que vous a-t-il dit ? (J)
-Je m’en souviens comme si c’était hier

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La nuit, dans le village où se trouve Jason, deux silhouettes marchent dans le village. C’est le vieil homme avec quelques années de moins. Il soutient un homme à torse nu portant uniquement un pantalon bordeaux déchiré vers le bas. Il a des cheveux noirs courts. Ils entrent dans une maison et le vieil homme couche le naufragé sur une paillasse. Après quelques heures, le naufragé à meilleure allure. Le vieil homme lui apporte à manger. L’homme se redresse et esquisse un sourire.

-Merci de votre hospitalité.
-Je ne fais que mon devoir.

Le naufragé baisse les yeux, soucieux.

-J’espère qu’il prendra soin de mon fils…
-Votre fils ?
-Excusez-moi, je pense à voix haute.
-Vous m’avez dit que vous veniez d’un empire au delà de la mer de l’ouest, pourquoi l’avoir quitté ?
-Car on a attenté à ma vie ; je faisais partie de l’une des plus anciennes familles de cet Empire et je possède l’un des médaillons du Soleil.
-Et on vous convoite ce médaillon ?
-Oui, un certain Kardiphôs …mais je vous accable avec mon récit…
-Non, aucunement, continuez…Il y a plusieurs médaillons ?
-Deux, les seules clés des «Cités d’Or ».
-Les cités d’or ? Et ce Kardiphôs souhaite les ouvrir ?
-Non, je ne sais pas ce qu’il veut en faire, mais il semblerait qu’ils aient une autre fonction que lui seul connaisse.
-Et qui possède l’autre médaillon ?
-Celle qui le possédait, faisait aussi partie d’une grande famille de mon Empire, elle s’est enfuie avec, bien avant ma propre fuite, mais j’ai appris avant mon départ qu’elle avait été repérée par les hommes de Kardiphôs.
-Il a donc un médaillon en sa possession.
-Non, car aujourd’hui mon fils et sa fille sont en leur possession et leur destin les conduiront à la première cité d’or.

« Après plusieurs jours de convalescence, celui que j’avais pris pour un viracocha quitta le village dans l’espoir de retrouver son fils à la première cité d’or »

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Retour au présent.

-Je me demande souvent ce qu’il est devenu aujourd’hui.

Dans leur prison, Zia et Tao cherchent à guigner par la fenêtre pour savoir où ils sont. La lucarne ,qui possèdent une vitre, étant trop élevée, Tao soulève Zia pour qu’elle puisse voir par celle-ci. Son regard peut enfin se porter vers l’extérieur. Elle pousse un cri de surprise.

-Que se passe-t-il ? (T)
-Il faut que tu voies par toi-même.

Elle redescend et aide Tao à atteindre l’ouverture. Tao découvre qu’ils avancent dans les profondeurs de l’océan. Il est stupéfait.

-Nous sommes immergés, nous avançons sous l’eau ! (T)

Il reprend pied. Une certaine exaltation le gagne.

-Zia, il n’y a plus de doute cet engin appartient à l’Empire de Mû ! (T)
-Ou à un empire que nous ne connaissons pas encore… (Z)
-Ils ont volé mon idée !

Pichu, intrigué, s’envole afin de voir lui-même par la fenêtre. Apeuré par toute cette eau, il vole en cercle dans la pièce en poussant des cris rauques.

Sancho et Pedro sont projetés dans la cale d’une caravelle.

-Pepedro, j’ai ai peur.
-Ne t’inquiète pas Sancho, Mendoza viendra nous sauver.

La grille de la cale se referme dans un bruit sourd. La caravelle lève l’ancre et quitte le port de San Miguel de Tangarara. Hernando, sur le pont, scrute l’horizon. Il sourit méchamment et lance le parchemin d’Almagro à l’eau.

Manaco aux commandes du Grand Condor contemple les médaillons enfin réunis...

Mendoza, Mayata et Panaca arrivent en vue du Solaris.

-Le voici. (P)
-Merci pour votre aide. (M)
-Bonne chance et si vous revoyez les enfants dites leur de venir nous voir. (P)
-Je n’y manquerai pas, au revoir.

Mendoza se dirige vers le solaris.

Un homme posté sur le pont le voit arriver. Il entre en courant dans la cabine où se trouve le grand prêtre.

-Mendoza arrive !
-Ah oui ?

Le grand prêtre rit.

-Nous allons l’accueillir comme il se doit !

Quelle est la destination du sous-marin ? Qu’est-il arrivé à Esteban ? Mendoza parviendra-t-il à libérer Pedro et Sancho ?

A suivre…


Les capitulations de 1529

En 1529, après plusieurs expéditions de découverte le long de la côte du Tawantinsuyu, Pizarro s’embarqua pour l’Espagne afin d’obtenir charges et privilèges du roi et de son conseil des Indes. Les initiateurs et les organisateurs de la conquête du Pérou sont Franscico Pizarro, Diego de Almagro et le vieux Hernando de Luque. En fait, Pizarro obtint licence de continuer à découvrir et à conquérir l’Empire de Huaina Capac. Des ses compagnons, Diego de Almagro, fut à tous égards, le plus lésé. Il obtint, un titre dérisoire, humiliant pour un homme qui avait engagé tous ses biens dans l’entreprise et très souvent sa vie. Il reçu la lieutenance d’une forteresse à Tumbez, un salaire annuel et le titre d’«hidalgo». On peut supposer que Pizarro ait voulu se débarrasser d’Almagro pensant que ces conditions le décourageraient ou que ses problèmes de santé l’empêcheraient de poursuivre l’aventure, car le salaire énoncé lui aurait été payé en quelque lieu que ce fût, même si Almagro ne participait pas à la conquête. Pizarro, pour sa part, reçu tous les honneurs ; il reçu le titre de gouverneur, de général en chef, d’adélantade principal (titre qu’il avait promis à Almagro). Son territoire avait été délimité au nord et au sud. Il cherche maintenant à l’étendre vers le sud pour englober Cuzco. (
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