Episode 16
Episode 16
Titre: L’ARMEE MYSTERIEUSE
Jason Haghia : Jeune Grec d’une vingtaine d’années, recueilli et élevé par le Grand Prêtre de Florès. Sa mère, qui faisait partie d’un groupuscule militant pour la liberté de la Grèce après l’invasion turque, a été tuée par l’armée de l’envahisseur. Beaucoup accuse le père de Jason, (Jason ignore l’identité de son père), d’avoir révélé aux autorités l’emplacement de leur repaire en contrepartie de quelques pièces d’or. Jason est à sa recherche. Il a recroisé la route des enfants dans le village du temple où il a redonné le livre de Tao à son possesseur. On ignore où il se trouve et pourquoi il a rendu le livre.
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Manaco : Descendant de l’Empire de Mû. Il possède le condor. Zia pense qu’il a un lien de parenté avec Tao. Il travaillerait pour l’Empereur de Mû et sa principale mission est la destruction des cités d’or. Il serait un compagnon du Grand Prêtre de Flores.
Le Grand Prêtre de Florès : Ses intentions restent assez obscures. On sait qu’il veut créer un « Nouvel Empire », mais on ne sait pas exactement ce qu’il recherche. On vient de découvrir que lui et Manaco se connaissaient. Ils avaient une mission commune, la destruction des cités d’or.
Kardiphôs : Son nom n’a été évoqué qu’une seule fois par le Grand Prêtre de Florès qui est visiblement sous ses ordres. Mais qui peut bien être ce nouveau personnage ?
Juan De Vaca : 49 ans. Navigateur espagnol et ami de Pizarro. Très intéressé par les cités d’Or.
L’Amiral : 33 ans. Fidèle ami de De Vaca. Il a été traducteur pour Pizarro, mais après plusieurs différends et de violentes disputes, il est retourné en Espagne. Il a accepté de repartir avec Juan. Il maîtrise le Quichua [langue des Incas] et a une grande admiration pour la civilisation inca. Il regrette maintenant d’être revenu au Pérou.
Don Diego de Almagro : 58 ans. Il est de petitE taille et borgne. Compagnon d’arme de Pizarro. S’entend de moins en moins bien avec lui. Excellent soldat et fantassin. Il est arrivé à Cajamarca avec 200 hommes. Avant la capture des enfants dont il a pris part, Il a promis à Sinchi de veiller sur Esteban, Zia et Tao et de les protéger de Pizarro.
Atahualpa : Empereur illégitime de L’empire Inca. Il est tombé dans un piège tendu par Francisco Pizarro à Cajamarca. Il est maintenant prisonnier des Espagnols. Il est le dernier descendant du grand Huayna Capac.
Sinchi : 27 ans. Il faisait partie de la garde privée d’Atahualpa, l’empereur Inca. Il a été capturé à Cajamarca en même temps que l’Empereur, pendant l’embuscade organisée par Pizarro le 16 novembre 1532. Il était de mèche avec Almagro et était chargé de ramener les enfants à Cajamarca. Il a trahi ces derniers en indiquant aux conquistadores la position de leur village. Il semble déçu par ses compatriotes pour des raisons que l’on ignore encore.
Francisco Pizarro : 65 ans. Principal acteur de la conquête du Pérou. Excellent stratège. C’est un homme brutal, voire cruel. Il a promis à Atahualpa que s’il lui faisait apporter une quantité importante d’or, il épargnerait sa vie.
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Résumé de l’épisode précédent :
Zia, Tao et Esteban ont fini par être capturés pas Pizarro et Almagro. Pizarro, à cheval, a repris le chemin de Cajamarca afin d’y reprendre les parties centrales des médaillons dans le but d’ouvrir les portes d’une nouvelle cité découverte dans les sous-sols du temple à la statue de Poséidon. Aussi en route pour Cajamarca, Almagro et ses hommes escortent Esteban, Zia, Tao, Panaca et Mayata qui font le trajet à pied.
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A Cajamarca.
L’Amiral se promène dans les rues, il regarde autour de lui : beaucoup de soldats restent sur le qui-vive malgré la capture de l’Inca. Un homme arrive en face de lui, il est de belle taille et robuste. Il esquisse un sourire en voyant l’amiral.
-Hé Antonio !
L’Amiral tourne la tête et remarque l’homme en armure. Il sourit.
-Hernando ! Comment vas-tu ? (A)
-On fait aller. Je n’aurai jamais pensé te revoir au Pérou ? ! (Hernando de Soto)
-Moi non plus, mais j’ai suivi vieil ami, le capitaine de Vaca. (A)
-Juan est revenu aussi ? Je n’ai pas encore eu la chance de le revoir.
-Ça viendra. (A)
-Finalement c’est une bonne chose que tu sois revenu. (H)
-Pour quelle raison ? (A)
-Je compte proposer à Pizarro de ramener l’Inca Atahualpa en Espagne.
-Ah oui ?
-Lui même. Atahualpa, souhaiterais rencontrer notre seigneur Charles Quint.
-Moi, j’aimerais bien pouvoir le voir.
-Tu veux le voir ? Aucun problème.
-Je pensais qu’il fallait l’autorisation de Pizarro ?
-Aucunement, suis-moi !
Pizarro arrive à Cajamarca accompagné par deux cavaliers. Il descend de cheval devant sa maison. Il y pénètre rapidement afin d’y chercher les parties centrales des médaillons. Il saisit un vase en or posé sur une table de fortune. Il saisit les fleurs complètement séchées et les balance de l’autre côté de la pièce. Il renverse le vase dans sa main, mais rien ne tombe. Pizarro regarde nerveusement à l’intérieur, puis le secoue violemment à l’envers. Il finit par le dégager à travers la pièce. Il sort et s’adresse aux deux gardes qui surveillent son antre.
-Qui est entré pendant mon absence ?! (P)
-Personne, gouverneur ! (garde)
-Nous avons suivi vos ordres ! (garde 2)
Pizarro, le visage serein rentre dans la maison. Il s’assied et frappant son poing sur la table.
« Qui a bien pu me les dérober ? » Pense-t-il « Personne me connaissant aurait pu imaginer que je sois assez stupide pour ne pas les prendre avec moi. »
Il se lève.
« C’est pour ça que je les avais cachés là »
Hernando de Soto et l’Amiral sont arrêtés. Ils discutent toujours d’Atahualpa.
-Comment est-il traité ? (A)
-Très bien jusqu’au moment où Pizarro l’a accusé publiquement d’organiser une attaque sur Cajamarca. Il a perdu tous ses privilèges depuis ce moment-là.
-Et tu penses que ces accusations sont fondées ?
-Je ne sais pas, nous sommes sur les nerfs ces derniers temps, Pizarro ne cesse d’augmenter les patrouilles.
-Parle-moi de cet illustre prisonnier.
-Ah j’ai hâte de le présenter à notre roi ! Atahualpa parle maintenant parfaitement l’espagnol, et ses questions , Amiral, sont des plus éclairées.
-Pressons-nous, je veux le voir.
Un homme entre dans l’antre de Francisco. C’est Hernando Pizarro.
-Comment va l’âne aujourd’hui ? (HP)
-Cesse avec ça Hernando, je ne suis pas d’humeur aujourd’hui. (FP)
-J’ai promis à mon prisonnier que je l’amènerai à Atahualpa aujourd’hui.
-Je m’en souviens, réglons ceci.
Pizarro marche dans les rues de Cajamarca, accompagné de son frère Hernando. Almagro apparaît devant eux, son cheval, blessé, boite fortement. Il saute de cheval. Pizarro court vers lui. Almagro est rejoint par deux autres soldats, blessés, qui accompagnent Mayata et Panaca.
-Diego, pas blessé ? Où sont les enfants ? (FP)
Hernando Pizarro, condescendant, les rejoints à petits pas.
-Nous avons été attaqués par une dizaine d’hommes en armure ! Ils ont enlevé tous nos prisonniers ! (DA)
-Attaqués ? En armure ?
-Des armures en or, seuls leurs yeux apparaissaient.
-Des Incas ? (Hernando)
-Non, j’en doute, nos armures les intriguaient… (FP)
Mendoza est caché à quelques mètres de là, il a entendu toutes la conversation. Il fronce les sourcils.
-Nous venions de les retrouver et voilà qu’ils nous échappent à nouveau. (FP)
-Je n’avais jamais vu de tels guerriers. (Almagro)
-Nous finirons bien par les retrouver. Pour l’heure, amenons le général Inca à son empereur. (FP)
-Même pas capable de protéger des enfants ! (HP)
Hernando, narguant Almagro, esquisse un petit sourire. Diego de Almagro sert les poings.
-Je ne vois pas ce qui me retient…
Il pose sa main sur son épée. Hernando fait quelques pas en arrière se plaçant légèrement derrière son frère.
-La lâcheté… (Hernando)
-Si Diego n’a rien pu faire, personne n’aurait pu. (Francisco)
-J’en doute…
-Il suffit, Hernando ! Va chercher Challcuchimac !
Hernando s’éloigne en riant.
-Mon ami, ne fais pas attention à lui. (Francisco)
-Sa nargue perpétuelle commence à me fatiguer. (Almagro)
Ils se dirigent vers la place en direction d’un des édifices le plus imposant et le mieux garder. Ils sont rejoints par Hernando de Soto et l’Amiral.
-Vous veniez voir l’Inca ? (Francisco)
-Oui, l’Amiral désirait le voir (Hernando de Soto)
-Afin d’en savoir plus sur ce peuple primitif. (FP)
Francisco rit grassement.
-Ce ne sont pas eux qui dressent les chiens pour vous dévorer, ce ne sont pas eux qui vous coupent les mains, le nez ou les oreilles sans autre raison que l’envie de le faire, ce ne sont pas eux… (Amiral)
-Taisez-vous, Amiral, ou je vous fais pendre ! (FP)
-Calmez-vous, je vous en prie. (Almagro)
Hernando arrive vers eux, accompagné par deux soldats, un capitaine, le général Inca Challcuchimac et quelques nobles Incas. Tous pénètrent dans la prison de l’Inca. Ils arrivent dans la pièce où se trouve Atahualpa. Atahualpa est un homme de trente ans, d’un belle prestance et un peu enveloppé. Son visage est noble et grave, malgré les conditions déplorables de son emprisonnement. Attaché par de lourdes chaînes, une au cou et l’autre au pied, il se meut difficilement. L’Inca a les cheveux courts et les lobes des oreilles percés et très étirés par de lourds disques d’or. Ses vêtements ne diffèrent pas foncièrement de ceux des communs des mortels, mais ils sont de laine de vigogne la plus fine et la plus ornée. En guise de couronne, il porte le « llautu » dans lequel est cousu une frange de laine rouge insérée dans de petits tubes en or, la « mascapaycha » qui retombe sur le front jusqu’aux yeux. Deux plumes d’oiseau sont fichées dans cette coiffe.
Challcuchimac, avant d’entrer dans la pièce, prend sur son dos l’un des hommes de sa suite et se dirige vers son Empereur. Les nobles Incas font le même cérémonial.
« C’est la coutume, tout ceux, extérieurs à son service, qui viennent parler à l’Inca, doivent porter une charge. » chuchote Hernando de Soto à l’Amiral.
-Oui, je le savais, mais je n’y avais jamais assisté. (A)
Challcuchimac se jette aux pieds de l’Inca et les baise en pleurant.
« Sois le bienvenu ici, Challcuchimac » dit Atahualpa, le visage serein.
A l’extérieur, Mendoza, toujours déguisé en soldat, marche sur l’immense place de Cajamarca.
« Comment vais-je retrouver Esteban, maintenant ? »Pense-t-il « Il faut que je trouve des alliés »
Mendoza lève la tête en direction de la bâtisse où est enfermé le chef du fort de l’Aigle noir, Yupanqui. Son regard se pose ensuite sur Sinchi qui est assis par terre devant la prison. Il semble déprimé. Il se dirige vers lui.
-Allons, je suis sûr que tout s’arrangera. (M)
Sinchi lève la tête.
-Pardon ?
-Vous me semblez abattu.
-Je le suis.
-Par la capture de votre Empereur ?
Sinchi sourit.
-Le sort de l’usurpateur ne m’intéresse guère.
-L’arrivée des Espagnols a dû bouleversé votre vie.
-J’étais un Yana (voir fin de l’épisode), pour moi, l’arrivée des espagnols est un bienfait, ça m’a apporté la liberté.
Mendoza serre les dents.
« Je ne pourrai pas compter sur lui »
Juan de Vaca passe derrière lui. Il s’arrête et tourne la tête vers Mendoza, puis se remet en route. Mendoza, qui s’était agenouillé, se redresse.
-Bon, courage. (M)
Mendoza s’éloigne.
« Je vais libérer Yupanqui seul et ensuite on libérera Atahualpa. »
Manaco atterrit avec le grand condor devant le temple du village autochtone. Il saute à terre. Il considère les alentours. Il crie :
-Esteban, Zia, Tao !
Il visite toutes les maisons sans trouver âme qui vive. Il se dirige ensuite vers le temple et y pénètre. Il arrive devant la statue et voit le passage secret. Il esquisse un sourire.
« Tao doit y être pour quelque chose, ils doivent être là-bas »
Il emprunte le souterrain jusqu’à la grande porte.
« Il a dû arriver quelque chose »
Il ouvre la main où se trouvent les deux parties centrales des médaillons.
« Maintenant, plus personne ne pourra ouvrir les cités d’or ».
Il se dirige ensuite à gauche de la porte et pose sa main sur l’une des pierres qui forme la pièce. Elle ne diffère des autres, ni par la forme, ni par la couleur. Il presse légèrement, la pierre pivote et laisse apparaître un petit levier fiché au centre de l’emblème du soleil. Il l’actionne. La terre commence à trembler. Manaco sort rapidement du temple, monte dans le condor et décolle. Il survole village en cercle. Après quelques minutes, le temple s’écroule sur lui-même et de la lave émerge des décombres. Elle finit par engloutir le village entier. Manaco contemple ce spectacle du ciel.
« Plus que quatre»
Il tire le manche à balais et le grand condor disparaît à l’horizon.
Pizarro se trouve dans son antre. Il est accompagné par deux Incas, des yanas.
-Vous avez bien compris ce que vous devez faire ?
-Oui, seigneur.
-Bien.
Les deux yanas quittent Pizarro. Il rit grassement.
« Une fois Atahualpa mort, je deviendrai le seul maître de cet immense Empire »
Un soldat le rejoint :
-Gouverneur, Hernando de Soto désire vous parler.
-Bien, je vais le rejoindre.
Il sort de la bâtisse et rejoint Hernando de Soto.
-Que se passe-t-il ?
-Gouverneur, j’aimerais me proposer pour amener Atahualpa en Espagne.
-En Espagne ?
-Oui, nous sommes beaucoup à penser qu’il s’agit de la meilleure solution.
-Je ne suis pas contre, Hernando, mais pour l’heure, j’ai encore besoin d’Atahualpa ici.
-Je comprends fort bien.
-Ensuite, tu pourras emmener l’Empereur Inca en Espagne.
-Parfait, je vais en parler aux autres. Merci, gouverneur.
Pedro Pizarro interpelle Francisco.
-Francisco, Gomez désire vous parler.
-Que me veut-il encore celui-là ?
Le ciel commence à s’assombrir. Mendoza s’approche de la prison qui est surveillée par deux gardes. Il s’adresse à l’un d’eux.
-Va faire ta pause. (M)
-Ce n’est pas l’heure de ma pause. (1er garde)
-Et ça ne te dit pas d’en prendre une ?
-Non.
-Ah alors moi, je veux bien que tu me remplaces. (2e garde)
-Pas de problème, je fais la nuit.
-Merci beaucoup.
Le deuxième garde s’éloigne en sifflotant. Francisco Pizarro pénètre dans la cellule où se trouve Gomez et Gaspard. Il s’agit d’une petite maison un peu à l’écart.
-Que se passe-t-il ?
-Nous avons une information de première importance ! (Gomez)
-Et alors ?
-Vous ne serez pas déçu. (Gaspard)
-Que voulez-vous me dire ?
-Promettez-nous de nous libérer. (Gomez)
Pizarro est pensif.
-Bien, si c’est une information capitale.
-Elle l’est. Mendoza est ici ! Il est déguisé en soldat !
-Comment ?! Je le croyais mort !
-Non, il est bien vivant et ici. (Gomez)
-Et il prépare un sale coup. (Gaspard)
Pizarro rit.
-Je n’aurais jamais cru que Pedro soit assez intelligent pour mentir !
-Maintenant libérez-nous. (Gomez)
Pizarro les ignore :
-C’est sûrement lui qui m’a volé les médaillons.
-Comment, ils ont disparu ? (Gomez)
Pizarro frappe trois fois contre la porte.
-Vous n’avez pas oublié votre promesse ?(Gomez)
Pizarro tourne la tête vers Gomez.
-Quelle promesse ?
Il sort de la pièce en riant.
L’Amiral se trouve avec Atahualpa, ils sont surveillés par deux gardes.
-Je suis sûr que votre chef ne prendra pas le risque de me laisser en vie. (Atahualpa)
-Tout le monde ici pense que si vous étiez exécuté cela serait un déshonneur pour l’Espagne. (Amiral)
-J’ai pourtant rempli ma promesse, j’ai réuni même bien plus d’or.
-Oui je le sais. Je veillerai à ce qu’il ne vous arrive rien.
-Merci. Je ne veux pas mourir, j’ai encore bien des choses à accomplir.
-Je comprends.
-Parlez-moi de votre pays. (Atahualpa)
Pizarro marche à pas vifs dans les rues, il arrive sur la grande place où se trouvent beaucoup de soldats. Il voit que certains chevaux ne sont pas sellés. En élevant la voix :
-Je vous ai dit que tous les chevaux devaient être prêts au cas où les indiens attaqueraient !
Certains soldats encore réveillés se dirigent vers les chevaux à seller. Pizarro en réveille cinq qui dorment avec armes et armure. Ils les emmènent à l’écart.
-Vous connaissez tous Mendoza ?
-Oui. (en cœur)
-Il est ici et indésirable. Traquez-le discrètement.
-Il est déguisé en soldat ?
-Oui, je le veux mort ou vif.
-Bien gouverneur ! (en cœurs)
Les cinq soldats se dispersent. Almagro et Sinchi sont assis ensemble dans l’une des maisons de Cajamarca.
-Je m’excuse Sinchi, je n’ai pas réussi à les protéger. (A)
-Ils étaient beaucoup plus nombreux que vous. (S)
-Et ils nous ont pris par surprise.
-Leur description ne me rappelle aucun peuple que je connaisse.
-Je donnerais cher pour retrouver cette mystérieuse armée, d’où pouvait-elle bien venir ?
Mendoza observe autour de lui. La nuit est maintenant totale seuls quelques flambeaux éclairent les rues. Une patrouille passe devant eux. Mendoza attend qu’elle disparaisse au coin de la rue et se dirige vers l’autre garde. Il l’assomme. Gaspard, qui regarde par la lucarne de leur cellule, assiste à la scène.
-Mais que se passe-t-il ? (Gaspard)
Gomez le rejoint. Ils voient Mendoza en train de se saisir des clefs du soldat assommé.
-C’est Mendoza ? (Gomez)
-Il va se faire capturer. (Gaspard)
Gaspard rit joyeusement.
-Imbécile, Mendoza est notre dernier espoir. (Gomez)
Gomez tente d’appeler Mendoza. Mendoza lève la tête. La cellule où se trouve Gaspard et Gomez se trouve à 20 mètres de la prison où est enfermé le chef du fort de l’Aigle Noir. La lucarne se trouvant derrière le bâtiment.
-C’est important, Mendoza. (Gomez)
Mendoza leur fait signe de se taire, il ne veut pas être repéré.
-C’est important. (Gomez)
Mendoza se dirige vers eux.
-Vous voulez tout gâcher ? Personne ne vous entend de toute façon. (M)
-Nous avons prévenu Pizarro…(Gomez)
-Comment ?
-Tu n’en a plus pour longtemps ! (Gaspard)
Mendoza se dirige d’un pas vif vers l’autre prison, mais un des gardes averti par Pizarro découvre le corps du soldat. Il appelle deux de ses collègues. Mendoza se cache derrière un tonneau. Gomez continue à lui parler en chuchotant.
-Libère-nous et on ferra une diversion ! (Gomez)
-Pas question, vous me trahirez !
-On n’a pas intérêt à le faire, on n’a plus confiance en Pizarro.
Celui-ci rejoint les deux soldats
-Il a voulu libérer les prisonniers Incas, ce traître… (Pizarro)
-Il a les clefs.
-Restez là vous deux, je vais chercher d’autres soldats ! (P)
Il s’éloigne. Mendoza sent l’étau se resserrer autour de lui.
-Très bien, je vais vous sortir de là. (M)
Mendoza fait le tour de la prison et assomme le seul garde qui gardait la maison. Il lui vole les clefs et ouvre la cellule. Il tire le garde dans la pièce et referme la porte. Gomez tend la main en direction de Mendoza et esquisse un sourire.
-Merci Mendoza, il est temps d’oublier nos différents, nous avons un ennemi commun maintenant.
Gaspard semble moins ravi de cette nouvelle alliance.
-Je ne suis pas idiot, je n’ai pas confiance en vous. (M)
-On va te faire changer d’avis, nous allons faire diversion pour que tu puisses libérer ceux que tu souhaites. (G)
-Très bien.
-On vous rejoint ensuite.
Gaspard et Gomez se dirigent vers la porte. Gomez se tourne vers Mendoza.
-Dans cinq minutes…
Ils sortent tous les deux de la cellule. Pizarro arrive près de ses hommes avec plusieurs soldats.
-Fouillez partout, il ne doit pas être loin. Vous deux, restez ici quoi qu’il arrive.
Deux soldats restent devant la prison des Incas, les autres se dispersent avec Pizarro. Mendoza les observe depuis la cellule de Gomez et Gaspard.
Une explosion retentit. Le deux gardes voient des flammes jaillir de l’autre côté de la ville.
-Une attaque ! Vite !
-Nous devons rester là !
-Non, je suis pas un tire-au-flan !
Il s’éloigne.
-Mais…mais…
L’autre le suit. Mendoza sourit. Il sort de sa cellule et se dirige vers l’autre prison. Il ouvre la porte et débarque dans la cellule. Yupanqui le reconnaît.
-Toi ? Ici ?
-Je suis là pour vous aider, venez !
-Si le fils du soleil t’a fait confiance, nous le pouvons aussi. Suivons-le mes amis !
Ils sortent tous de la cellule, on peut reconnaître Mayata et Panaca. Mendoza les conduit vers un trou creusé dans la muraille qui entoure Cajamarca. Ils sont rejoints par Gomez et Gaspard. Tous passent par la niche et disparaissent dans l’épaisse forêt.
Quelle est cette armée mystérieuse qui a capturé Esteban, Zia et Tao ? Atahualpa pourra-t-il être libéré par Mendoza et ses nouveaux alliés ?
A suivre…
Les Yana
Comment définir exactement le statut des yana ? Il est difficile encore aujourd’hui de définir exactement ce groupe de la société Inca. Les yana servent l’Inca dans ses palais et ses temples. Des charges administratives importantes leur sont parfois confiées. Ce sont aussi eux qui cultivent les terres personnelles de l’Inca. Ils leur arrivaient aussi de servir la noblesse inca. Alors s’agit-il d’esclaves ? On ne peut les assimiler à se statut, car bien que nourris et vêtus par leur maître, ils disposent de certains biens : maison, lopin, peut-être bétail.
Les yana ont sûrement contribué, dans une moindre mesure, à la victoire espagnole. Ils sont passés du statut d’«esclaves » dépersonnalisés à celui de serviteur des étrangers, mais des serviteurs imbus de leur nouveau rôle et désireux de prendre leur revanche à l’égard de leurs anciens seigneurs. Certains étaient devenus très libertins, orgueilleux et riches grâce à tout ce qu’ils avaient volé. Il s’agirait tout de fois d’une minorité. Sinchi, par exemple, est un yana resté fidèle à Huascar (frère d’Atahualpa, Empereur légitime). Il sert les espagnoles pensant qu’ils soutiennent le pouvoir légitime. (retour à l'épisode)