Episode 15

Titre : AUX PORTES D’UNE NOUVELLE CITE

 
 
 
 

Résumé de l’épisode précédent :

Sinchi a finalement décidé de trahir Esteban , Zia et Tao . Pas de bon cœur. Il a indiqué à Pizarro la position du village au temple. Mendoza, de retour, se trouve, sous l’apparence d’un fantassin, à Cajamarca. Il a appris que Pizarro était sur le point de retrouver les enfants. Il est malheureusement trop loin du village pour intervenir à temps. De leur côté, Esteban, Zia et Tao ont enfin rencontré Manaco, mais cette rencontre fut décevante.

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A l’intérieur du temple. Tao est debout devant le bassin où se trouve l’énorme statue . [ On y voit une statue de trois mètres de haut entièrement en or . A en juger par le trident qu’elle porte dans la main droite, elle représente Poséidon,. Dans l’autre main, une sorte de sceptre à l’emblème du soleil. La statue se dresse dans un bassin de deux mètres carrés et de 20 centimètres de profondeur, rempli d’un liquide jaunâtre. Au pied de la statue est fixée une grande plaque en or partagée par une bande verticale en jade. De chaque côté de cette bande, il y a des caractères gravés. D’un côté on peut reconnaître du grec ancien et de l’autre la langue de Mû.] Il regarde la plaque, songeur.

Il répète plusieurs fois à haute voix :

-«Que les deux grands Empires se réunissent pour la paix » (T)
-A quoi penses-tu, Tao ? (Z)
-Que cette plaque ne doit pas être ici pour rien . (T)
-C’est une sorte de description de la statue. (E)
-Oui, mais alors pourquoi l’avoir faite en deux caractères différents, du grec ancien et la langue de Mû ? (T)

Panaca marche en direction du temple. Il entend le galop des chevaux. Il tourne la tête en direction de la forêt et voit arriver Pizarro et sa suite. Mayata sort de l’une de ces maisons à ce moment là. Il voit lui aussi Pizarro. Il court rejoindre Panaca qui se dirige vers les nouveaux arrivants. Il le rejoint. Francisco Pizarro a 65 ans, il est de grande taille et robuste. Son visage barbu long et mince exprime une certaine gravité. Ses yeux, abrités par des arcades sourcilières bien dessinées, sont profonds et mélancoliques. Diego D’Almagro son cadet de dix ans est de petite taille. Il lui manque un œil et quelques doigts à une main. Il n’a pas la noble prestance de son ami, la syphilis dont il a souffert durant de longue années, lui donne un visage repoussant.

-Ce sont les dieux venu de l’océan… (Panaca)

Mayata passe devant Panaca.

-Soyons prudents, les dieux seraient plutôt démons… (M)

Ils se dirigent vers les cavaliers. Pizarro descend de cheval et attend qu’ils le rejoignent encadré par ses soldats. Pedro sort de l’une des maisons et remarque Pizarro et sa suite. Il se met rapidement à plat ventre. Il rampe jusqu’à une autre maison où il rejoint Sancho.

-Sancho ! Pizarro est ici !
-Co…co…ment ?

Ils guignent tous les deux par l’embrasure de la porte.

-Mais…Mais…Mais, que fait-il ici ? (S)
-Il ne peut pas savoir que nous sommes ici. Il est là par hasard. (P)

Panaca et Mayata arrivent devant Pizarro qui les salue de la main.

-Je suis à la recherche de trois enfants, l’on m’a dit que je les trouverai ici.
-Etranger, puis-je savoir qui vous êtes ? (Mayata)
-Je suis Francisco Pizarro, serviteur du très catholique et clément Charles Quint. (F)

Pedro et Sancho cherchent à entendre la conversation.

-Qu’est-ce qu’ils disent ? (P)
-J’entends rien. (S)

Dans le temple :

-Je vais aller chercher quelques fruits. (Z)

Tao plongé dans son livre :

-Tu peux m’en prendre un s’il te plaît.

Esteban rejoint Zia :

-Je t’accompagne.

Ils se dirigent vers la sortie du temple.

Mayata et Pizarro :

- Hébergez-vous ces trois enfants ?
-Oui, en effet…

Les yeux de Pizarro s’illuminent.

-Mais ils sont partis ce matin de bonne heure.
-Vous ont-ils dit où ?
-A Pachacamac, il me semble.

Sancho et Pedro :

-Il faut aller prévenir Esteban. (P)
-On feferait mieux de s’enfuir.
-C’est ça, et on dira quoi à Mendoza ?

Pedro et Sancho se mettent à plat ventre et se dirigent en rampant en direction du temple.

-Vous n’êtes que deux dans ce village ? (F)
-Oui. (Panaca)

Almagro agite les rênes et s’approche du temple. Il examine le village. Pizarro le suit d’un œil. Almagro voit Sancho et Pedro se traîner péniblement sur le sol. Il se dirige vers eux. Évidemment, eux ne le remarquent pas et continuent leur chemin.

Esteban et Zia sortent du temple. Ils voient Pizarro et ses hommes. Ils se cachent derrière l’une des colonnes.

-Tu as vu, Zia, c’est Pizarro ? (E)
-Que fait-il ici ? (Z)
-Il faut prévenir Tao et se cacher. (E)

Ils rentrent prudemment dans le temple. Ils courent prévenir Tao.

-Tao ! Pizarro est ici ! (E)

Tao se lève.

-Quoi ? Il nous cherche ? (T)
-Sûrement. (Z)
-Cachons-nous quelque part. (E)

A l’extérieur, Almagro à cheval arrive en face de Sancho et Perdo. Il les tient en joue avec une arquebuse.

-Levez-vous !

Sancho et Pedro qui n’avaient toujours pas repéré Almagro sursautent à la suite de cette phrase. Ils se lèvent rapidement.

-Pipipitié, ne tirez pas. (S)
-Des espagnols ? Déserteurs ? (A)
-Non, non. (P)

Almagro appelle Pizarro qui voit Sancho et Pedro. Il les reconnaît immédiatement.

-Je connais ces deux hommes ! Les enfants ne doivent pas être loin ! (P)

Pizarro s’adressant à ces hommes :

-Fouillez- moi ce village de fond en comble !

Mayata réagit instantanément. Il frappe des mains devant la tête du cheval à Pizarro qui, de peur, se redresse sur ses pattes arrières projetant Francisco sur le sol. Il saisit la main du sage Panaca et profitant de la diversion, ils courent en direction du temple. Une volée de flèches d’arbalètes s'abattent sur eux . L’une d’elles touche Mayata à la jambe à 10 mètres du temple. Il s’écroule. Mayata s’adresse à Panaca :

-Enfermez-vous à l’intérieur du temple, vite ! Vite !

Les soldats se rapprochent de plus en plus. Panaca refuse de laisser Mayata et l’aide à se relever. Tous les deux arrivent juste à temps à l’intérieur du temple. Ils réussissent à fermer la grange porte aux nez des soldats espagnols. Ils la bloquent à l’aide d’un lourd verrou métallique. Mayata se laisse tomber sur le sol.

-Vous n’auriez pas dû, vous auriez pu perdre la vie. (M)

Panaca sourit et pose sa main sur l’épaule de son serviteur.

-J’aurais surtout pu perdre un ami. (P)

Il l’aide à se relever et ils se dirigent vers la statue.

-Esteban, Zia, Tao ! Où êtes-vous ? (P)

Ils sortent de leur cachette.

-Ils ne peuvent pas entrer. (P)

Ils voient la blessure de Mayata.

-Ne vous inquiétez pas ce n’est pas grave. (M)

Zia s’agenouille afin de soigner Mayata. Elle lui fait un garrot.

-Merci Zia. (M)

La jeune Inca sourit.

A l’extérieur, Pizarro se trouve devant Sancho et Pedro tenus en joue par deux soldats.

-Vous ici, la surprise est totale, Gomez m’avait pourtant annoncé votre mort. Je suppose que Mendoza ne doit pas être loin. (Francisco Pizarro)
-Mendodo n’est… (S)
-Mendoza est mort lors de la destruction de la cité d’or. (P)
-Cette nouvelle me réjouit, Mendoza est un homme que j’ai toujours redouté. (FP)

Il rit grassement.

-Qu’allez-vous faire de nous ? (P)
-Vous serez jugés en Espagne par le conseil des Indes pour trahison au roi, vous servirez d’exemple. Mon frère Hernando vous accompagnera avec plaisir. (FP)

Diego d’Almagro et quatre soldats sortent de la forêt transportant un imposant tronc. Ils se dirigent vers le temple. Almagro donne les ordres. Les soldats commencent à marteler la porte.

A l’intérieur du temple :

-Ils n’ont pas perdu de temps. (P)
-Combien de temps pourra tenir la porte ? (E)
-Elle est résistante, mais elle ne tiendra pas indéfiniment. (M)

Tao est à l’écart, il se trouve devant la statue pensif. Pichu est posé sur son épaule. Tao fixe Poséidon.

-Qu’essaies-tu de nous dire… (T)

Le martèlement des coups contre la porte résonne dans tout le temple. Pichu, agacé, s’envole :

-Assssez, assssez.

Il va se poser sur le bras de la statue qui porte le sceptre solaire. Tao, en suivant Pichu des yeux remarque la fibule qui maintient la toge de Poséidon. Il se rapproche : cette broche est en argent et dessus un symbole y est gravé : Un trident couplé avec l’emblème du soleil.

Le trident solaire



Il se tourne vers les autres :

-Venez voir !

Ils le rejoignent .

-Que se passe-t-il, Tao ? (E)
-Regardez. !

Il montre la fibule.

-Le trident et là, sur le manche, on peut reconnaître l’emblème du soleil.
-Tiens, et tu penses que ça un rapport avec cette phrase. (Z)
-«Que les deux grands Empires se réunissent pour la paix ». (T)
-Est-ce que l’Atlantide et Mû se seraient unis pour ne former qu’un unique et grand Empire ? (E)
-Et cette représentation symboliserait cette union ? (Z)

Mayata, qui est assez grand, tend le bras et pose le doigt sur la fibule qui s’enfonce comme un bouton. Un bruit de rouage se fait entendre, ponctué par les bruits du bélier sur la porte. Pichu retourne sur l’épaule de Tao qui fait quelques pas en arrière.

-Attention… (Mayata)

Le liquide jaunâtre , dans le bassin au pied de l’imposante statue, se vide progressivement. Une fois vide, un escalier apparaît à mesure que s'abaisse le sol du bassin.

-Regardez ! (E)
-Un passage ! (T)

Mayata allume une torche à l’aide d’une lampe à huile.

-Allons-y !

Il descend l’escalier le premier suivi par les trois enfants. Panaca regarde en direction de la porte du temple, puis vers l’escalier. Il rejoint les autres. L’escalier débouche sur un long couloir dont le bout n’est pas visible. Mayata peut y marcher sans baisser la tête. Les murs sont entièrement en jade.

-Etonnant tout ce jade quand on pense que notre région en est dépourvu. (Panaca)

Après quelques pas, Mayata marche sur une dalle qui s’enfonce sous son pied. Une forte lumière jaillit des nombreuses cavités espacées dans le plafond tout au long du tunnel.

-Oh mais d’où vient cette lumière ? (M)

Le jade reflète la lumière donnant au tunnel un aspect magique. Zia regarde autour d’elle
émerveillée.

-Pas de doute, mes ancêtres ont dû participer à la construction… (T)
- Où ce tunnel va nous mener ?(E)

Un bruit sourd ce fait entendre.

-Qu’est-ce que c’était ? (Z)
-La porte du temple…ils sont entrés ! (P)
-Dépêchons-nous ! (M)

Ils accélèrent le pas. Almagro et ses hommes déboulent dans le temple.

-Je le répète, ne leur faites aucun mal ! (A)

Un soldat l’appelle :

-Adelantanto ! Venez voir ! (S)

Almagro rejoint le soldat qui pointe du doigt le passage souterrain. Almagro semble plus intéressé par la grande statue en or.

-Vous deux empruntez ce tunnel ! Vous autre fouillez le temple ! (Almagro)

Almagro et deux soldats s’engagent dans le tunnel. Esteban et ses compagnons aperçoivent enfin le bout du tunnel.

-Enfin, voilà la sortie ! (E)

Le tunnel débouche dans une immense salle souterraine toujours éclairée par les mêmes luminaires. Au fond de cette pièce se trouve une porte semblable à celle de la première cité d’or. Le reste de la salle est complètement vide, seuls deux tridents solaires sont gravés à gauche et à droite de la porte. Tao s’approche de la porte. Il remarque les deux niches où doit être placé le centre des médaillons.

-Une cité d’or ? (T)

Mayata et Panaca sont impressionnés par la grandeur de la salle. Ils regardent autour d’eux, bouche bée.

-Nous sommes bloqués. (Panaca)

Tao baisse la tête en secouant la tête, dépité. Esteban tourne la tête en direction du tunnel. Almagro et ses deux hommes entrent dans la pièce. Les soldats pointent leur arquebuse sur Esteban et ses compagnons.

-Veuillez nous suivre, sans histoire. (Almagro)
-Nous n’avons pas vraiment le choix. (Mayata)
-S’il vous plaît, ne nous livrez pas à Pizarro ! (Zia)

Almagro esquisse un sourire.

-Vous n’avez rien à craindre de lui, tant que je serai là. Conduisez-les hors du temple ! (A)

Ils sont conduits hors de la salle. Almagro se dirige vers l’immense porte.

A l’extérieur du temple, ils sont conduits à Pizarro.

-Vous revoilà enfin, mes enfants. (P)
-Nous n’étions pas aussi impatient de vous revoir. (E)
-Je n’ai aucunement l’intention de vous faire du mal, il vous suffit de coopérer. (P)

Zia tourne la tête et voit Pedro et Sancho se faire emmenés par deux soldats.

-Où est-ce qu’ils les emmènent ? (Z)
-Regardez-les bien, c’est la dernière fois que vous les voyez. (P)
-Où est-ce qu’ils sont emmené ? (E)

Pizarro ne répond pas. Almagro sort du temple.

-Francisco, il faut que tu viennes voir. (A)
-Oui.

Il entre dans le temple. Devant la grande porte. Almagro montre du doigt les alvéoles où doivent être placés les médaillions .

-J’ai essayé de l’ouvrir, mais sans succès. Il me semble que ces deux trous ne sont pas anodins. (A)
-En effet, et je crois savoir comment ouvrir cette porte.
-Comment ? (A)
-Je t’expliquerai, retournons à Cajamarca. (P)

A suivre…

 
 
 
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